Résumé: Depuis la disparition de sa mère, Chisé vit seule avec son père romancier. Pour son jeune âge, Chisé est remarquablement intelligente et dynamique. Grande lectrice, très attentive au monde et aux autres, Chisé nous invite à entrer dans son univers quotidien saupoudré de merveilleux...
C
hisé a perdu sa mère très jeune et vit avec son romancier de père, très protecteur et cédant bon gré mal gré à ses caprices. Vive, intelligente et perspicace, la fillette aime autant lire et se laisser emporter par son imagination fantaisiste que faire les magasins, aller au restaurant et être gâtée. Elle passe beaucoup de temps à discuter avec le vieux maire au parc ou les deux sœurs du café Alice, tout proche, quand elle ne remédie pas aux soucis des personnes qu’elle rencontre. Avec elle, le quotidien prend chaque fois un tour plus amusant.
Au Japon, Papa told me est une série fleuve, en vingt-sept volumes. Pourtant, Kana a choisi de la publier en une version anthologique de trois tomes, format qui convient assez bien à cette succession d’histoires indépendantes les unes des autres et permet d’en sélectionner les meilleures, au risque néanmoins de manquer certains éléments – une impression qui reste jusqu’à la fin. Composé de dix-huit nouvelles, ce premier volet met tour à tour en scène l’héroïne, ses amies et les adultes de son entourage. Très vite, le lecteur s’aperçoit que le schéma est relativement identique d’un récit à l’autre et la différence vient des seuls thèmes abordés. Mais là encore, ceux-ci s’avèrent plutôt classiques et l’originalité tient avant tout dans le regard porté par l’enfant sur tout ce qu’elle observe. Sa vision des choses est d’ailleurs un peu trop mûre pour son âge et cela semble parfois artificiel, d’autant plus qu’à chaque épisode tout se finit trop bien, comme si le monde ne pouvait qu’être rose et à peine, ou rapidement, traversé par des nuages plus sombres. Cet aspect un peu niais n’est cependant nullement déplaisant car l’auteure ne verse jamais dans la mièvrerie dégoulinante, s’attachant au contraire à rester légère, sincère et simple dans sa narration. D’une grande finesse, le dessin est très agréable et d’une grande élégance. Il s’agrémente de quelques jolies pages en couleurs donnant la pleine mesure du talent de Nanae Haruno. Dommage, en revanche, que les protagonistes, féminins en particulier, se ressemblent trop pour qu’on puisse vraiment les distinguer.
D'une lecture plaisante, Papa told me possède quelque chose de discrètement suranné et c'est ce qui en fait tout le charme, faute d'un contenu véritablement passionnant.