L
'envie, le mal du siècle. Et si quelqu'un trouvait le moyen de contrôler les passions de l'âme humaine, de supprimer toute revendication, d'étouffer toute rébellion ? L'Envie nous projette dans un monde où les androïdes ne peuvent être distingués des humains. Leurs concepteurs les utilisent pour infiltrer les milieux défavorisés. Ils sont programmés pour faire accepter leur sort aux laissés pour compte, afin d'éviter toute forme de révolte sociale. Mais si l'intelligence artificielle de ces androïdes est si proche de celle des humains, ne risquent-ils pas eux aussi de rêver de liberté et d'émancipation ?
Surfant adroitement sur l’engouement actuel pour les œuvres SF inspirées d’Isaac Asimov (comme le récent film The Island de Michael Bay) ainsi que pour certains DA japonnais tel Ghost in the Shell, Alcante s’interroge donc tant sur la possible personnalité humaine d’intelligences artificielles que sur les possibilités de contrôle qu’offrent les nouvelles technologies. Si ces deux thèmes sont en soi forts intéressants, leur complexité respective est trop large pour pouvoir être abordée dans un seul tome. Alcante s'y est malheureusement essayé et n’a pas pu empêcher, par les contraintes d’une histoire en un album, de survoler ces questions sans vraiment entrer dans le détail.
Il serait malhonnête de s’arrêter à cette semi-déception car, il faut l’avouer, de tous les albums de cette série fort décriée, L’Envie est incontestablement le meilleur. Le récit, bien que réducteur, est parfaitement maîtrisé, le lecteur rentrant facilement dans l’histoire qui lui est proposée. Le dessin d’Henriet est fluide, à la hauteur de ce qu’il fait pour Golden Cup, les couleurs flashy propres à la franchise Golden City en moins.
L’Envie ne rassasiera sûrement pas les grands amateurs de récits de Science-Fiction, habitués à des récits beaucoup plus profonds et recherchés. Malgré tout, cette histoire sera sûrement appréciée par les autres lecteurs, ouverts au genre mais non spécialistes de récits d’anticipation.
>> Voir la chronique du tome précédent, L’Avarice
>> Voir la chronique du quatrième tome, La Luxure
>> Voir la chronique du troisième tome, La Gourmandise
>> Voir la chronique du deuxième tome, La Paresse
>> Voir la chronique du premier tome, L’Orgueil
Les avis
BIBI37
Le 30/10/2011 à 22:57:58
Une histoire moderne de robots humanoïdes qui ne va pas sans rapeller le maitre du genre Ph.K Dick.
C'est plutôt bien écrit et bien dessiné.
On passe un bon moment.
6/10.
Bullit
Le 03/05/2009 à 19:08:16
Deux jeunes gens ouvriers travailleurs et serviles, évoluant au sein d'une usine, se trouvent bizarrement changés à la suite d'une électrocution. Leurs aventures ont l'air d'intéresser de très près des cadres ultra puissants du ministère de la défense et une férue de science et d'électronique.
L'envie de créer, de posséder, de tout dominer, de tout sonder préside à tout... Même à céder au mythe de Frankenstein... Alors, les droïdes ont ils une âme, sont ils meilleurs que les hommes? On peut reprocher à cet album les clichés (méchants cadres, gentils ouvriers, etc.), les retournements trop brusques (il m'a sauvé la vie, sauvons le, etc.), ou une certaine confusion (finalement, qui sont tous les droïdes parmi les personnages principaux?), certes. Cepndant, les dessins classiques, mais bon, les couleurs agréables, l'enchainement habile des intrigues, et le découpage innovant, le tout associé à un album qui se veut classique font que celui ci se lise avec grand plaisir.
voltaire
Le 21/01/2008 à 21:16:45
Le thème de ce livre est celui qu'on retrouve dans la BD "Chances" ou le film "Blade Runner" (ou pour ceux qui préfèrent le livre de Philip Kindred Dick "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?").
Les clones, cyborg ou androïdes ont-ils une âme ?
A voir tous ceux qu'on rencontre dans nos vies professionnelles on pourrait penser que non (des monstres froids sans états d'âmes). Le livre a l'air de penser que si.
Le débat reste ouvert, comme les pages de ce livre qu'on avale assez goûlument et asurtout avec grand plaisir.
madlosa
Le 04/11/2007 à 12:06:27
Ce volume met en scène un thème déjà abordé au cinéma, les robots à l'image des humains. Société parfaite pour les multinationales qui voit leurs employés formatés pour obéir sans protester et sans se fatiguer. Mais voilà même les systèmes apparemment sans failles se révèlent vulnérables puisque nos héros suite à un accident, retrouvent un libre arbitre auquel ils n'étaient pas préparés... Le sujet est bien traité et servi par des planches réussies.
Christophe C.
Le 08/02/2007 à 11:46:51
Très bonne histoire sur le sujet de la robotique et de ses implications (notamment à des fins pas vraiment jolies jolies) ainsi que sur la notion d'humanité. L'intrigue est bien développée et la fin en demi teinte très bien ammenée.
marcel.d
Le 20/08/2006 à 15:06:14
Album assez bon, tout d'abord, comme tout au long de cette série (hormis le 3 pour moi..), le dessin et lescouleurs sont excellents...
Aprés l'histoire est sympa, l'auteur a une vraie profondeur dans l'analyse de l'actualité (filiére SES, non?), qui ne passe pas toujours bien dans le cadre d'une fiction....
Au final, un tome d'un bon niveau..
yvantilleuil
Le 17/10/2005 à 12:49:04
Des centaines d’androïdes sont venus remplacer certains humains à des postes clefs de notre civilisation afin de mieux gérer « émotionnellement » les décisions prises à ses postes. Mais, les émotions de ces androïdes sont conçues tellement proches de celles des humains (afin de ne pas se faire repérer), qu’ils ont également été programmés afin de ne pas dépasser une certaine limite de liberté. Une fois cette barrière détruite, ils vont également vouloir réaliser leurs rêves ...
Du côté de l’histoire je trouve que ce sixième tome est un des meilleurs de la série avec un sujet qui traite d’un futur pas si éloigné que ça. La narration du talentueux Alcante est toujours aussi fluide et agréable.
Quant au dessin irréprochable de Henriet (John Doe, Golden Cup), c’est également un des meilleurs de la série. Il nous fait même le plaisir de dessiner un portrait d’Alcante dans la planche 40, avec les initiales de son vrai nom (Didier Swysen) et son année de naissance (1970).