Résumé: Orphelin et adolescent solitaire, Natsume voit des yôkai – êtres surnaturels japonais – depuis son plus jeune âge. Son existence, peu ordinaire, bascule lorsque les yôkai se mettent à le traquer sans relâche et qu'il hérite d'un étrange carnet lui permettant, non seulement, de commander aux êtres surnaturels, mais aussi d'avoir droit de vie et de mort sur eux. De quoi susciter bien des convoitises...
D
e sa grand-mère, Natsume a hérité un don singulier ainsi qu'un mystérieux carnet. Depuis tout petit, il entrevoit des choses étranges, des choses qu’il est le seul à voir : des yôkai, des êtres surnaturels issus du merveilleux japonais. Parmi les monstres et les fantômes qui ne cessent de le harceler, certains cherchent à se libérer du joug qui les enchaînent au carnet où leurs noms sont consignés alors que d’autres tentent justement de s’approprier le registre. Au fil de ses aventures, l’adolescent effacé et taciturne va progressivement s’affirmer et mûrir.
Derrière ces airs de vade-mecum consacré aux monstres nippons, Le Pacte des Yôkai obéit à un canevas des plus classiques, à mi-chemin entre le shôjo et le shônen. Le héros est une fois encore un jeune orphelin à la psychologie sommaire, doté d’un pouvoir hors du commun, faisant preuve d’honnêteté, d’innocence et d’une grande naïveté. Dans la grande tradition du genre, les premiers monstres qu’il affrontera deviendront ses plus fidèles compagnons. Enfin et en filigrane, l’œuvre, sous ses dehors de quête initiatique, traite évidemment du passage à l’âge adulte. Le graphisme respecte les prescriptions du genre : chara-design formaté, traits simplifiés et mise en page peu élaborée où la trame fait office de décor.
A défaut d’originalité malgré la richesse du bestiaire exposé, il restait à espérer un traitement un peu inventif du sujet. Le rythme souffreteux et répétitif des épisodes ne s’y prête guère et les monologues en roue libre de la mangaka achèvent de rendre la lecture fastidieuse. Les quelques pages explicatives, relatives aux yôkai et autres esprits de la nature, qui concluent ce premier volume, s’avèrent les plus passionnantes du volume. On leur préfèrera toutefois le Dictionnaire des monstres japonais, publié aux éditions Pika par un maître du genre, Shigeru Mizuki.