Info édition : Noté N001 - Couverture souple à rabats.
Résumé: Début des années 80, au Japon. En l’absence de sa mère, Nanami, une adolescente très énergique, vit seule dans la maison familiale avec son grand-père Tokushirô. Sa profonde affection pour ce vieil homme excentrique et original n’empêche pas les conflits.
Nanami entretient ainsi une guérilla permanente avec l’inconséquence et la prodigalité de son grand-père, incapable de gérer correctement le peu d’argent dont ils disposent pour vivre et se nourrir. Tokushirô de son côté, tout en ayant conscience de certaines des angoisses de sa petite fille, ne parvient que difficilement à brider son côté jouisseur et fantasque. Heureusement, l’un et l’autre partagent un vrai goût de l’anticonformisme et une fascination pour la culture britannique : Tokushirô a autrefois vécu en Grande Bretagne et parle l’anglais, une rareté chez les Japonais, tandis que Nanami vibre pour les musiciens punks anglais qui occupent alors le devant de la scène rock internationale, à l’image de son groupe fétiche P.I.L.
(Texte : Casterman)
E
nfant, Nanami a été confiée à son grand-père, Tokushirô, par sa mère partie faire carrière comme cantatrice en Europe. Depuis, ils vivent chichement dans une vieille demeure familiale et l’adolescente supporte de plus en plus mal les dépenses somptuaires de son excentrique et trop prodigue aïeul. Décidée à prendre en mains son destin, la jeune fille commence de petits boulots. D’abord dépassé par ce choix, Tokushirô tente de s’amender, tout en soutenant maladroitement Nanami dans son projet : s’immerger dans la culture punk qu’elle affectionne tant en allant à Londres, où le vieillard a lui-même vécu des années plus tôt.
Après le remarqué Thermae Romae, Mari Yamazaki revient avec un récit empreint de tendresse et non dénué d’humour, situé dans le Japon des années quatre-vingt. À travers deux personnages principaux dont les caractères bien trempés ne sont finalement pas si opposés, elle évoque l’adolescence rebelle et ses rêves, la difficulté du dialogue intergénérationnel, ainsi que les premiers émois amoureux. Se retrouvant dans le titre qui reprend le nom du groupe préféré de l’héroïne, le mouvement punk s'invite également au cœur de l’album, l’auteure transmettant bien l'enthousiasme qu’il a pu susciter auprès de la jeunesse de l’époque. Bien rythmée, l’histoire s’avère maîtrisée et prenante, parfois juste, souvent drôle - les relations et les petites querelles entre Tokushirô et sa petite-fille ne manquent en effet jamais d’amener un sourire -, mais toujours sensible. Elle est joliment enrobée par le graphisme réaliste de la mangaka, dont le trait fin se révèle aussi expressif que délicat.
Touchant et amusant, PIL constitue une lecture rafraîchissante et plaisante. À découvrir.