Info édition : Noté "/ 001" après l'ISBN en page 2. Avec un vernis sélectif sur la couverture et le 4e plat.
Résumé: Après avoir été contraint d'atterrir en catastrophe sur Gamma 10, Max réussira-t-il à rejoindre Perdide et à secourir le petit orphelin avant qu'il ne succombe aux nombreux dangers de la planète ? Avant de partir à la recherche de Belle, qui s'est enfuie en emportant le seul moyen de communication avec Claudi, Max confie le vaisseau à Silbad et programme son décollage automatique vingt-quatre heures plus tard. Ce laps de temps lui suffira-t-il pour retrouver l'appareil de télécommunication subspacienne ?
P
erdide : une planète hostile sur laquelle un couple de pionniers a décidé de s'installer pour se construire un avenir avec leur enfant, Claudi. Hélas, les parents vont être victimes des attaques de frelons et le petit garçon de quatre ans se retrouve seul dans ce territoire infesté de dangers. Son unique lien avec l'humanité : un oeuf transmetteur, sorte de talkie-walkie, qui va lui permettre de rester en contact avec Max, un contrebandier recherché par la police interstellaire.
En ce début de seconde partie, le lecteur voit un Max plus déterminé que jamais à retrouver Claudi, mais aussi à sauver Belle, sa passagère, séquestrée par de dangereux colons, anciens prisonniers.
Régis Hautière (La Guerre des Lulus) clôt ce deuxième tome de l'adaptation éponyme du roman de Stephan Wul. Ce space opera au ton sombre révèle également beaucoup d''émotion et plus de surprise que ne laissait supposer le début de l'intrigue, avec notamment un changement d'environnement et l'arrivée de nouveaux acteurs, loin d'être inintéressants. L'écriture, simple et fluide, maintient l'intérêt tout au long des péripéties. Les dialogues sont bien amenés et le mélange de drame et d'action relativement équilibré. Le lecteur est ravi de retrouver les codes du genre de cette science-fiction indémodable. Le dénouement arrive très habilement à la dernière page, avec une révélation qui donne tout son sens à l'histoire.
Le style d’Adrian Fernandez Delgado ajoute du peps à ce roman écrit en 1958. Cette suite propose des décors à l'ambiance Mad Max, avec des couleurs vives, des personnages agréablement différentiés, expressifs et surtout, beaucoup de mouvement et d'inventivité dans les plans, aussi bien dans les scènes d'action que dans les moments plus calmes.
Conclusion brillante d'une version en bande dessinée d'un classique de la littérature fantastique qui prend un sacré coup de jeune, grâce à un graphisme dynamique et moderne, ainsi qu'un scénario huilé comme il se doit et prenant.
Les avis
Arkadi
Le 08/06/2023 à 22:26:22
Qu'est ce que je veux perso d'une adaptation BD d'un livre qui j'ai déposé plusieurs fois pour le ire et le relire sur ma table de chevet? Une adaptation fidèle et ce je ne sais quoi de supplément d'âme qui fait la relecture autant fidèle à l'œuvre que la dépassant par la réflexion personnelles des auteurs de l'adaptation.
Et là, ça le fait. Grave.
Laloux dans son " Les maitre du temps" avait carrément fait ce qu'il voulait de la trame principale dans son déroulé et son final, oblitérant de larges parties du roman pour les remplacer par des réflexions politiques de son temps. C'était chouette (carrément) mais c'état plus l'orphelin de Perfide. Et puis les paradoxes temporels comme celui du Grand père (le propos final du livre), Laloux s'en est carrément battu l'oignon en le remplaçant par des conquérants extra-terrestres (Les fameux Maitres du temps) à la technique de conquête atypique ( Mais c'était sympa quand même).
Hautière, lui, retourne au livre. Tant mieux. Le cousin de Jabba le Hunt réapparait ( le personnage de Wul fut crée avant la trilogie). La planète des despérados réapparait. Tout est fidèle. Mais il y a surtout ce supplément d'âme que Hautière instille absolument partout dans son adoption. D'abord le rythme. Intense et en perpétuel tension dramatique, avec des souffles salvateurs ou tous les personnages se dessinent avec pertinence.
Et puis il y a le fameux paradoxe. Alors que chez Wul, ça tombe quand même comme un cheveux sur la soupe dans le final ( Faut bien l'avouer), Hautière, lui, l'instille par de courtes scènes ou dialogue au fur et à mesure de la narration. Et le final prend alors une dimension profonde et puissante que n'avait pas le livre. C'est efficace et parfaitement maitrisé. Le supplément d'âme y est du début jusqu'à la fin.
Question dessin, je me souviens de ma réaction lugubre en feuilletant l'album avant l'achat: "Grrrrr, de l'inspiration manga" . Et le Manga, vraiment, je suis passé à côté.
Et ben ça marche. Grave aussi.
Hautière a écrit pour avoir du mouvement, pour aller à l'essentiel (rythme, ambiance et émotion). Adrian minimalise les décors sans minimisme. Ces cases servent l'action, les rapports entre personnages et leurs émotions dans la tourmente. Mais il y a aussi de superbes décors dans d'autres cases car, là et là seulement, cela sert le propos. Et puis la bête est superbe. Sa violence dans le combat, ses réactions reptiliennes de bête en chasse, en colère ou en douleur, toute la palette de ses émotions est palpable voire épidermique à la lecture.
Une superbe adaptation.