Le 15/06/2014 à 16:28:44
- Un éphèbe aux cheveux pâles se prend d'amitié (et plus...) pour une personne au teint mat et aux cheveux noirs. - Sa ville d'adoption lui confie une importante mission secrète chez l'ennemi. - Sa morale et sa droiture lui fait rejeter la "raison d'état". Alix, vous avez dit Alix ? Et bien non, il s'agit de "Orion", La machine à remonter le temps est rendue au Péloponnèse, 5 siècles plus tôt. Le choix est avisé, car il permet une iconographie somptueuse et une référence aux évènements, personnalités et coutumes fondateurs de notre culture. Orion doit distraire Sparte, rivale d'Athènes, en fomentant une révolte d'esclaves. Ce scénario un peu faible souffre de court-circuits lors du déroulement. Reste le dessin, pareil à lui-même: les décors, détails historiques et coloris sont absolument magnifiques; les personnages évoquent les frises sur les amphores antiques mais restent statiques lors des scènes d'action, qui ne manquent pas ! Les cadrages sont très variés et contribuent au plaisir visuel. Tous les poncifs qui font grincer des dents dans l'oeuvre de Jacques Martin sont bien là : Éphèbes peu vêtus, hommes d'âge mûr admirés dans des postes d'importance, matrones conspiratrices et bedonnantes, dialogues incroyablement ampoulés dès que le héros s'adresse à une femme. On rajoute des scènes inutiles de sado-maso dignes de Saint Sébastien et une amourette de bienséance entre Orion et Hilona, jeune "femme" qui n'est qu'un garçon aux lèvres pulpeuses et tétins siliconés. Les inconditionnels du style Martin seront ravis. Les esthètes admireront le travail graphique. Les amateurs d'un scénario bien ficelé et de dialogues savoureux y gagneraient à faire l'impasse sur les phylactères et à imaginer leurs propres dialogues.BDGest 2014 - Tous droits réservés