Résumé: <p>Un polar, un vrai, au ton et au dessin noirs et électriques comme une nuit dorage : Un cauchemar éveillé <br />Une route. La Nuit. Une voiture. Trois hommes. Suivis par une autre voiture. Qui provoque soudain un terrible accident. Bilan : quelques tonneaux et trois blessés, dont un qui parvient à senfuir, le corps rouge dun sang aussi épais que le noir de la nuit. Bonne surprise : le blessé va être recueilli par les habitantes dune petite maison paumée dans un coin de forêt. Mauvaise surprise : il a perdu la mémoire. Lhomme, qui semble répondre au prénom dAnge, lignore encore, mais ce petit paradis théoriquement voué à loubli va vite devenir un enfer rythmé de violence... Brossé à la plus sombre des couleurs par Carlospop et Moutch, une intrigue noire et nerveuse, dont le trait haché et le verbe retors donnent de nouvelles lettres de noblesse au polar.<br />Une oeuvre qui sinscrit entre le travail cinématographique de David Lynch et les livres de Mezzo & Pirus.</p>
U
ne course-poursuite sur une route isolée lors d'une nuit d'orage : l’accident est inévitable. Blessé, un homme parvient à s'extraire du véhicule. Il tente de fuir. La foudre le frappe, il s’écroule. Il se réveille auprès de deux femmes dans une cabane isolée. Il ne se souvient de rien ou peut-être s’y refuse-t-il. Des flashbacks ne cessent de l’assaillir, de le ramener à un passé criminel qu’il tente d’occulter et qui va violemment se rappeler à lui.
Un polar à la lisière du fantastique et de l’étrange, une histoire de vengeance, d’amour et de rédemption, tel est le récit auxquels invitent Moutch et Carlospop. Un premier album appliqué pour deux auteurs publiés dans la pépinière des éditions Glénat : la collection 1000 feuilles (Blaise, Topless, etc.). Si le scénario est convenu, souvent confus, et certains dialogues maladroits, le traitement graphique est plus original, même s'il demande encore à s'affermir. Le dessin de Carlospop se nervure à la manière de l’écorce d’un arbre, d’une peau prématurément vieillie, écorchée. Quant au travail sur la lumière et les couleurs, L’Orage est comme parcouru - veiné presque - d’une bichromie électrique de bleu et de blanc tout juste rehaussée de quelques éclats carmins, de quelques larmes de sang, quand les souvenirs se colorent plus classiquement de tons sépias.
Un première œuvre à la fois touchante et fragile, qui souffre, un peu trop sans doute, de l'intention de bien faire.
» Les blogs de Moutch et de Carlospop.
Les avis
Erik67
Le 26/11/2020 à 19:50:19
Je trouve que la démarche des éditions Glénat de faire connaître de nouveaux auteurs est intéressante. A l'occasion des 40 ans, ils ont fait 40 découvertes triées sur le volet. C'est vrai que ces deux auteurs inconnus au bataillon ont un germe de talent qu'il faudra exploiter encore à l'avenir.
Le scénario est quand même un peu bizarre pour une histoire qui n'est guère rectiligne avec ses nombreux flash-back. La part du fantastique qui émerge à un moment donné est difficile à saisir. Elle n'apparaît pas très crédible malgré les efforts des auteurs.
Pourtant, il y a quelque chose de suffisamment attirant pour nous plonger dans ce récit et le suivre jusqu'à la dernière page. Un bel essai tout de même !