Info édition : La première édition de cet album comporte un dossier exclusif de 8 pages.
Résumé: Neverland, seconde étoile à droite, et tout droit jusqu'au matin. Le capitaine Crochet et son second, Monsieur Mouche, découvrent un jeune naufragé inconscient sur une plage de l'île. C'est un fugitif, un écorché, mais un garçon déterminé que le chef des pirates va prendre sous son aile.
Avec ce tome 3, qui conclut le triptyque, Philippe Pelaez et Cinzia di Felice bouclent la rencontre improbable entre deux mythes de la littérature jeunesse, Peter Pan et Oliver Twist. Nous offrant, outre un rebrassage complet des deux univers, une nouvelle vision de ces personnages ancrés dans notre imaginaire collectif, principalement grâce à Walt Disney et l'immense Régis Loisel. Nous redécouvrons donc le capitaine Crochet, Clochette, Wendy, les enfants du Pays imaginaire, sous des facettes totalement inattendues.
érudit, Philippe Pelaez s'engage également dans des détours psychologiques, voire même psychanalytiques, puisant avec audace dans les aspects les plus sombres des œuvres de Charles Dickens et James Barrie pour rechercher la source des fêlures des personnages. Qui retrouvent ainsi, grâce à lui et grâce à la finesse de Cinzia di Felice, une nouvelle existence
L
es événements s’enchaînent chez les enfants perdus, la fin est proche. Crochet a épousé Wendy, de force bien entendu. Peter veut la délivrer et la ramener à Londres. De plus, il cherche à convaincre Oliver de revenir après l’opération, car ce dernier semble vouloir rester dans le monde réel, jugeant Neverland trop factice. Enfin, de toute façon, pour mener tout cela à bien, il serait préférable de retrouver Clochette et de se réconcilier.
When the breakdown hit at midnight
There was nothing left to say
But I hated him
And I hated you when you went away (*)
Voilà, c’est terminé. La boucle est bouclée, l’histoire vient de rejoindre les pages introductives du premier album, et il y est bien question de chaos, de perte, d’absence et de trahison, dans un final qui tient toutes ses promesses. Jusqu’au bout, Philippe Pelaez aura su revisiter ces deux classiques de la littérature britannique – Peter Pan et Oliver Twist –, brassant références et éléments majeurs tout en respectant l’esprit de ces œuvres : par exemple, l’analogie entre le demi-frère d’Oliver dans le roman et le frère de Peter dans le présent scénario.
Cependant, pas besoin de connaître ces ouvrages pour apprécier ce récit d’action bien agencé et débridé, en particulier dans cette conclusion où, après avoir appris comment Crochet est « ressuscité », le lecteur est plongé dans le sauvetage de Wendy, quelques ennuis Londoniens et une confrontation finale à travers une course-poursuite nocturne. Comme tout cela bénéficie d’une partie graphique – Cinzia Di Felice au dessin et Florent Daniel aux couleurs – attrayante, fluide et évocatrice, c’est avec plaisir que défilent les pages jusqu’aux quelques bonus qui, là aussi, montrent de jolies choses.
La chronique du tome précédent concluait que Philippe Pelaez s’était aventuré en terrain mouvant mais aussi vraisemblablement sur la voie de la réussite. Cette fois, c’est une certitude.
(*) Quand le chaos frappa à minuit
Il n'y avait plus rien à ajouter
Mais je l'ai détesté
Et je t'ai détestée quand tu m'as abandonné
Bruce Springsteen - Backstreets
Les avis
philjimmy
Le 07/09/2018 à 23:08:14
La fin d'un bien beau triptyque.
Après la montée en puissance et la noirceur du tome 2, et une fois les protagonistes tous en place, les liens entre eux ayant été révélés, on se dirige hébété vers l'épilogue.
Un scénario au cordeau, une vraie fin que l'on perçoit heureuse ou amère selon le point de vue des différents personnages et la boucle est bouclée. Un duo dessin-couleurs touché par la grâce.
Reste-t-il quelque part un peu de poussière d'étoiles ?