Résumé: Elles sont nées la même année, le même jour peut-être. L'une s'embrase comme un feu follet, l'autre aborde le rivage d'une mer du Sud, la troisième apparaît dans les cris, déjà, du sentiment l'abandon. L'une est fille de fille-mère, l'autre de jeune Maghrébine, l'autre encore de bourgeoise pressée. Et les pères ? Ils esquivent, de gré ou de force, les tout premiers regards que leurs filles ne demandent qu'à fixer sur eux. Les hasards et les nécessités d'un sourire, d'une grimace, d'un regard ou d'un silence font se rencontrer les trois filles, à quatre ans, dans un même quartier de Paris. Elles vivent leur enfance les yeux levés dans la quête d'un sourire maternel, les yeux baissés dans l'incompréhension du monde si étrange des adultes, les yeux humides d'un bonheur vécu comme une récompense, les yeux secs d'une rage qui enfle, les yeux noyés dans le chagrin d'un drame incompréhensible. Mais toujours, toujours, les yeux de l'une plongés dans les yeux de l'autre dans la reconnaissance de la seule fratrie qu'elles se désirent, celle de l'amour partagé. Elles ne se quitteront plus...
C'est l'histoire de trois amies parisiennes socialement très différentes (la gosse de riches en rebellion contre ses parents, la fille d'immigrés qui cartonne à l'école pour réussir et s'intégrer dans la société, la gamine d'une mère célibataire qui n'a jamais connu son père). Le récit évoque ainsi les joies et les tracasseries de l'enfance, ainsi que les rêves et la dureté (parfois la cruauté) de l'adolescence et du passage à l'âge adulte.
Un récit touchant mais parfois beaucoup trop cliché. Cette chronique sociale vaut tout de même la peine d'être lue, d'autant que le dessin d'Emmanuel Lepage est plutôt convaincant, même si on sait suite à la lecture de ses reportages à Tchernobyl ou en Antarctique qu'il peut faire beaucoup mieux.