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rince en exil, élevé par son oncle Nestor, Zozimos n’a qu’un désir : retrouver le royaume de Sticatha, en déloger son infâme belle-mère et reconquérir le trône qui lui revient de droit. Mais sa quête l’entraîne de périls en naufrages et, lorsqu’il atteint enfin une nouvelle terre, c’est pour se retrouver prisonnier du roi-magicien Marinos. Persuadé que Zozimos est venu enlever sa fille, Astéria, pour la rendre malheureuse, le monarque entend bien éliminer le jeune homme en l’envoyant chercher un lys de sang au sommet d’une dangereuse montagne. Mais, aidé par Atrukos, l’homme à tête de grenouille, Zozimos triomphe et s’enfuit de l’île, emmenant sans le savoir la princesse, embarquée clandestinement. De nouveaux ennuis se profilent…
Aventure, mythologie et humour à tout va, tel est le cocktail que propose Christopher Ford dans l’Odyssée de Zozimos. S’inspirant des contes et légendes de la Grèce antique, l’auteur en livre sa version trempée dans la sauce potache. Dès les premiers mots, façon Homère, le ton est donné et la dérision est palpable. Par la suite, celle-ci ne s’essouffle à aucun moment, accommodant les références et multiples clins d’œil qui peuplent les pages et jouant à l’envi sur le caractère du héros, écervelé, trop imbu de lui-même mais ayant quelques poils dans la main, et celui des autres protagonistes, caricaturaux à souhait. Épopée oblige, les dangers sont légion, les pièges démultipliés et s’enchaînent sans crier gare, maintenant ainsi un rythme vif, avant d’être franchis de manière aussi déconcertante qu’amusante. Dommage cependant que les travers de Zozimos finissent souvent par échauffer les nerfs et le rende assez rapidement saoulant, même pour ses propres compagnons. Enfin, le dessin de Christopher Ford, extrêmement simplifié mais soulignant les expressions et attitudes jusqu’à la caricature, ainsi que le découpage très lisible et aéré accompagnent agréablement le récit et en renforce le côté humoristique.
Un premier volume qui ravira les amateurs d'aventures potaches.