A
près la disparition de sa mère, inventrice de renom, Masumi s'oppose à l'armée qui tente de dérober la formidable machine mise au point par sa génitrice.
Fraîchement débarquée en ville, Satsuki s'inquiète de l'accueil que lui réserveront ses nouveaux camarades de classe et hésite à leur confier la nature de son original animal de compagnie.
Dans une cité où les criminels s'en donnent à cœur joie, un justicier menant un combat solitaire contre les détenteurs d'armes à feu, accepte de collaborer avec une jeune femme meurtrie en quête d'une inestimable pierre précieuse.
Rassemblant trois récits indépendants et de longueur inégale, L'Oeil du loup propose de découvrir les premiers travaux de Yûji Iwahara (Le Monde de Misaki, Le Roi des Ronces, Nekoten). Les histoires touchent à des genres très différents et sont plus ou moins développées. Ouvrant l'album, Le siècle de fer peint un monde rétro-futuriste et s'articule autour d'une course-poursuite échevelée et d'un personnage principal rapidement sympathique. Par ailleurs, malgré un trait assez brouillon, les tenants et aboutissants qui se dessinent en trente-cinq pages ne manquent pas de susciter la curiosité et de se révéler prometteurs, si bien que c'est à regret que s'achève l'histoire sur une fin ouverte. Suit un aimable petite intermède, tout en légèreté, intitulé Le Serpent, dans un style graphique et narratif assez proche du Monde de Misaki. Gentillet donc, mais sans réelle envergure. Enfin, la majeure partie est consacrée au long récit qui donne son titre au manga, en plongeant le lecteur dans une aventure policière aux relents rances de comics bas de gamme. À la façon de la grosse chauve-souris de Gotham City, un ténébreux chasseur de malfrats tente de se faire justice lui-même, quitte à devenir hors-la-loi. Les discours tombent à plat et l'intrigue est dépourvue d'inspiration malgré la multiplication des scènes d'action et la présence d'un grand méchant apparemment invincible n'apporte pas grand-chose. Restent, cependant, un dessin au trait rude campant bien les protagonistes et un découpage assez dynamique, qui, sans être exceptionnels, font passer la pilule.
À moins d'être un inconditionnel de l'auteur, L'Oeil du Loup est un titre totalement dispensable.