Info édition : Un tiré à part offert dans la première édition.
Résumé: Au lendemain de la guerre 14-18, un ancien soldat allemand, Werner, erre quelque part en Indochine. De la guerre il garde une blessure à l’endroit du coeur. Un ami, Georg, l’a sauvé d’un tir ennemi mourant à sa place. Werner se sent coupable de cet épisode. Georg avait femme et enfants. Werner pense qu’il ne pourra racheter ce sacrifice que s’il parvient à trouver l’amour et fonder une famille à son tour. Dans l’Indochine française, il est surtout un paria rejeté des colons. Il vit de menus travaux, et échoue dans une petite ville du Laos, Savannakhet. Il trouve refuge dans une énorme manufacture pareille à une forteresse de style chinois. Son activité est obscure : des matériaux entrent dans l’enceinte, une armée d’employés s’active. Ils sont étranges, vieux, gris, mutiques, éteints. Dans la ville, tout le monde craint la famille chinoise qui possède la manufacture. Des histoires courent à son propos. On dit qu’elle est maudite, prisonnière d’un mal tout-puissant. Les maîtres auraient une fille unique, atteinte d’une maladie rare qui lui interdit de s’exposer à la lumière du jour. La jeune fille ne sortirait de sa chambre qu’à la nuit tombée pour se promener au bord de l’étang, dans la cour intérieure. Pour vérifier ces rumeurs, Werner se cache dans le jardin et attend la nuit...
C'est un conte vraiment étrange que voilà sur le thème de la quête de soi. Cela semble se passer après la Première Guerre Mondiale où un jeune allemand se retrouve malgré lui au Laos où il tente de se reconstruire après la perte de son meilleur ami sur le champ de bataille.
Il va atterrir dans un bien étrange endroit à la disposition d'un employeur assez mystérieux. On va vite basculer dans le fantastique après une légère touche d'ésotérisme et un parfum de poésie. Certaines images pourront apparaître assez crûes mais c'est pour les besoins de ce récit qui parvient également à éviter le mauvais goût. On retrouve un mélange de genre assez étonnant de la scénariste de L'Odeur des garçons affamés.
A la fin, j'avoue ne pas avoir tout compris. On reste alors sur un sentiment mitigé. J'ai l'impression qu'il y avait de la potentialité à quelque chose d'assez puissant mais que cela s'est perdu en cours de route au profit de quelque chose d'assez incompréhensible. Il reste néanmoins un certain envoûtement de ce conte vampirique.