Résumé: Dessinateur rendu célèbre grâce à son blog Boulet Corp, Boulet n'aime pas les chats, la paperasserie administrative, les jeunes à djembé... Boulet aime Édika, le Kazoo, Montréal, regarder des acariens au microscope... Sous forme de billets d'humeur, il livre ses réflexions sur la vie quotidienne, la musique, la télé, les auteurs de BD, la nourriture en général et la péremption en particulier.
E
t de trois ! Plus qu’un volume avant de revenir à la réalité d’aujourd’hui des missives de http://www.bouletcorp.com. Ce sont donc les années 2006 et 2007 qui sont regroupés sous le titre évocateur La viande c’est la force. Le programme est clair : des protéines en veux-tu en voilà pour en mettre plein la gueule à ces #~/ !§* de chats, de djeun’s, de joueurs de djembé et autres chasseurs de dédicace.
Si les bases sont posées depuis le premier volume, le plaisir est toujours au rendez-vous. L’alternance des billets d’humeur, d’odes aux souvenirs pleins de nostalgie et des affres de la vie trépidante du dessinateur solitaire fonctionne comme au premier jour. Le comique de répétition est judicieusement dosé et la lassitude de retrouver Boulet dans ses exercices de style ne point pas. Certes, la fraîcheur de la "première fois" n’est plus présente mais elle avait disparue depuis longtemps pour les accros au blog sans pour autant être synonyme d’essoufflement. L’absence de propos politiquement correct est salvatrice, assurant un ton moqueur qui n’épargne personne et surtout pas l’auteur lui-même. L’autodérision joue à plein.
Le blog BD, dans la forme présentée par Boulet, ne se prête pas forcément au graphisme accompli, l’objectif est plus la spontanéité. Si l’auteur fait l’économie des détails et autres décors, il ne ménage pas sa peine sur l’expressivité des visages, toujours primordiale pour assurer l’ambiance quasi exclusivement humoristique. La présence parcimonieuse de la couleur rajoute à l’atmosphère une touche de sérieux par ici ou de ridicule par-là, quand elle n’est pas tout simplement utilisée pour identifier le protagoniste principal par sa rousseur caractéristique.
On en reprend donc facilement pour 200 pages de plus et même quelques années… l’éditeur n’annonce que quatre volumes mais il y a fort à parier que le succès aidant, nous ne sommes pas près d’en voir la fin.