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écemment largué par sa copine qui va en épouser un autre, Santa Hayashiya est obligé de déménager en pleine nuit pour éviter les foudres de son propriétaire. Une camarade de son école d’Arts, prétextant qu’elle est rarement là, lui propose de venir avec elle et son frère Takeo, car elle passe la plupart de son temps chez un homme plus âgé. Santa accepte et découvre alors le monde de cette Junko Sakurada qu’il ne connaît pas bien, ainsi que la relation singulière qu’elle entretient avec son frangin. Lorsqu'il recroise son ex à la veille de son mariage et décide de l'enlever, il apprend vite que rien ne se passe jamais comme prévu...
Incontestablement, depuis la parution de Pink, celle d’Helter-Skelter et avec la publication de Nonamour, Kyôko Okazaki est devenue une incontournable du catalogue Sakka des éditions Casterman. Le lecteur ne s’en plaindra pas tant le talent de la mangaka est convaincant. Okazaki sait en effet doser savamment acidité et sensibilité en peignant, de façon décomplexée, l’existence de jeunes femmes à la dérive. Dans Nonamour, il est question de cette recherche, souvent insatisfaite comme insatisfaisante, de l’amour, des difficultés à aimer, de l’envie de vivre et partager ce sentiment, tout en en étant incapable. Chacun des personnages transporte ses désirs, ses misères, ses craintes, lesquels mettent en avant ses limites et soulignent les paradoxes qui lui sont inhérents. Vue à travers les yeux de Santa, l’histoire se développe sur un rythme rapide, à coup de rencontres inattendues, d’occasions ratées, de déconvenues et de quelques bons moments. Elle est rendue avec un certain humour par le dessin au trait simple et légèrement caricatural de l’auteure qui met l’accent sur l’expressivité des visages et des attitudes.
Nonomour est un one-shot de qualité, aussi agréable à lire qu’il est éloquent et mordant. A ne pas manquer.