Résumé: Jenny, Vicky (les deux pestes top canons) et Karine (la gentille grande bringue) sont de retour ! Au menu de ce troisième album : des coups bas, quelques beaux gars, de la trahison en veux-tu en voilà, bref de l'amour haine et tout le tralala, des oh et des ah et puis aussi un scoop final à en rester baba ! Pas de doute, avec les Nombrils, on ne s'ennuie pas !
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endant que Vicky se morfond dans sa chambre d'hôpital, Jenny en profite pour lui piquer John John, le motard sexy. Quant à Karine, elle file le parfait amour avec le gentil Dan. Mais Jenny ne l'entend pas de cette oreille et fait tout pour séparer les deux tourtereaux. Et puis Vicky revient... mais en chaise roulante. Horreur ! Les garçons ne semblent plus s'intéresser à elle ! Jenny va-t-elle réussir à faire capoter la relation entre Dan et Karine ? Vicky va-t-elle retrouver son incroyable pouvoir de séduction ? Qui se cache vraiment derrière le casque du beau John John ?
Le scénario aurait très bien pu appartenir au dernier roman des éditions Harlequin ou à l'un des nombreux soaps télévisés, censés occuper en semaine les femmes au foyer. Il n'en est rien. Cette histoire de jeunes filles en fleur, de chipies faisant tourner la tête des garçons, prend place tout simplement dans le troisième tome des Nombrils, une série québécoise publiée depuis 2005 dans Spirou.
Et l'on pourrait s'arrêter là, pensant naïvement avoir à faire à un descendant d'un Germain et nous... féminisé, à une version de Julie, Claire et Cécile un peu plus coquine, voire à un ersatz de Titeuf façon adolescentes délurées. Et pourtant... Les Nombrils, c'est bien plus que cela. Sous des allures d'histoires légères pour collégiennes dévergondées, racontées en strips d'une ou deux pages, se cache un tableau beaucoup plus acide et cruel d'une société très individualiste et superficielle. Les deux premiers tomes donnaient déjà le ton. Vicky et Jenny, pour lesquelles l'apparence physique compte plus que tout au monde, prennent un malin plaisir à profiter de la naïveté de Karine. Celle-ci, moins gâtée par la nature, se caractérise par son altruisme mais se retrouve souvent être le dindon de la farce.
Le troisième album monte encore d'un cran dans le domaine de la causticité et aborde, sans en avoir l'air, des sujets très actuels : l'alcoolisme de la mère de Jenny, le harcèlement moral de la sœur de Vicky qui pousse cette dernière à un régime draconien, à la limite de l'anorexie. Autant de thèmes que les auteurs n'attaquent pas de front, mais qui sont au contraire suggérés au détour d'une planche, toujours de façon humoristique. L'ensemble peut choquer par moments, tant les personnages semblent authentiques, à la différence de ceux de Kinky & Cosy, par exemple. On ne s'esclaffe pas à chaque page, mais on rit souvent, parfois jaune, devant la cruauté affichée par les deux garces. Mais surtout, le plaisir de suivre les déboires de Karine ou les mauvais tours de Vicky et Jenny, grandit au fil du temps. Car Les Nombrils n'est pas une simple succession de strips. C'est aussi une véritable histoire dans laquelle les héroïnes évoluent, changent, se remettent en question. Un dynamisme renforcé par le trait, peut-être pas très élégant, mais terriblement efficace de Dubuc ainsi que par des couleurs flashies qui pètent dans tous les sens.
Cette série d'outre-Atlantique est un véritable rayon de soleil qui éclaire à nouveau un genre souvent aseptisé voire totalement mièvre et dénué d'intérêt. Un petit bonbon, en somme, qu'il faut savoir croquer pour pouvoir apprécier, en son cœur, une liqueur exquise et acidulée à souhait.
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Les avis
Bizounours
Le 12/05/2009 à 20:51:49
Hello à tous,
BD drôle, touchante et qui décrit bien comment peut malheureusement être les relations entre filles: sournoises. Chaque personnage est attachant a sa facon et se distingue bien (pas de bis repetita)
Il y a une vrai intrigue et on reste sur sa fin ! En tout cas nous on attends impatiemment la suite :)