Résumé: Hatori rêve d'être l'héroïne de sa propre histoire d'amour. Le hic, c'est que Rita, son ami d'enfance dont elle est secrètement amoureuse, est un tombeur. Elle se contenterait bien de cette position privilégiée de confidente, persuadée qu'il la choisira un jour. Mais voici que Rita jette son dévolu sur une intello binoclarde... Et si elle était en train de se faire voler la vedette de son propre manga ?!
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ersuadée que Rita, son ami d’enfance, est son grand amour, Hatori vit en attendant le jour où il délaissera ses copines d’un jour pour sortir avec elle. Se déclarer, elle n’y pense même pas, trop sûre que le beau brun finira par ouvrir les yeux. Lorsque son prince charmant débute une relation avec Adachi, l’intellectuelle empotée du lycée, elle croit que tout se terminera très vite. Mais elle déchante rapidement, se rendant compte que sa rivale s’intéresse vraiment à Rita et que ce dernier paraît sensible au charme timide de sa nouvelle chérie. Le scénario idéal d’Hatori s’effondre comme un château de cartes et la jalousie lui insuffle de terribles pensées.
Un personnage principal qui se fait voler la vedette de sa propre idylle, voilà l’idée de départ imaginée par Momoko Kôda pour mettre en place une comédie romantique qui se voudrait différente des autres. Ce n’est qu’imparfaitement réussi. D’une part, il y a un moment que les héroïnes de shôjo ne sont plus des êtres à la perfection lisse. D’autre part, en dépit d’une volonté affichée d’aller à contresens de certains clichés (les copains de toujours qui finissent forcément ensemble), la série nage en partie dedans, en raison, justement, des réactions des protagonistes. Par ailleurs, bien que le récit s’avère assez juste par rapport aux émotions ressenties par Hatori face à sa déception amoureuse – jalousie, désespoir, déprime -, l’empathie reste moindre, en partie parce que la demoiselle se révèle profondément superficielle. La faute peut-être à une trop forte dose d’humour qui, si elle fait sourire quand il s’agit des visions déformées et fantasmées de l’adolescente par rapport à la réalité, devient trop souvent excessive le reste du temps. Cette exagération se retrouve dans le graphisme qui verse régulièrement dans la caricature pour rendre les pires expressions d’Hatori, tout à tour atterrée, perfide ou matoise. Pour le reste cependant, le trait fin de Momoko Kôda s’inscrit dans la lignée du genre, avec ses nombreuses trames, ses yeux immenses, son beau mâle nonchalant ou encore ses gros plans sur les visages.
Titre agréable mais manquant de substance, No longer heroine plaira surtout aux jeunes filles en fleurs qui reconnaîtront peut-être certains symptômes de leurs premiers émois.
Les avis
Erik67
Le 03/09/2020 à 10:05:19
No longer héroïne est un shojo dans la plus pure tradition avec ces midinettes bavantes qui peuvent donner de l’urticaire. J’ai rarement vu des dialogues aussi pathétiques malgré une forme comique plutôt assumée. La description de cette jeunesse nipponne ne donne pas envie d’en faire la connaissance. Bien sûr, ce n’est qu’une vision d’une auteure en mal de notoriété. On appréciera ces petites notes parsemées dans son roman pour se donner l’air d’une diva mangaka avec des réflexions frisant le ridicule. Non, très peu pour moi !
A noter que le héros viril s’appelle Rita. C’est un nom masculin bien connu. Hatori est par contre l’héroïne supposée de ce manga. On s’apercevra bien vite que ce n’est pas adapté pour le public occidental. Et que dire du fait que le drame de cette fille c’est d’être un personnage secondaire et non l’héroïne. Oui, il faut absolument occuper le devant de la scène. Cela semble être la préoccupation centrale de cette fille détestable face à un coureur de jupon ayant deux neurones dans sa tête. Elle possède tout ce qui peut plaire à un public: elle est hypocrite, égocentrique, superficielle, imbue de sa personne et d'une méchanceté sans égale à l'égard de ses rivales. Moi, j'en ai un peu ma claque de ces anti-héros attendrissants.
Ce shojo avait pourtant bénéficié d’un gros coup de projecteur avant sa sortie. Les critiques sont plutôt élogieuses dans l’ensemble. On remarque l’audace d’un scénario où l’héroïne semble être obligée de se remettre en cause et où l'auteure semble bousculer les codes du genre. Je pense que même pour une femme, il sera quasiment impossible de s’identifier avec Hatori. Ses aventures vont apparaître assez déconnectées d’une certaine réalité. Si encore, c’était intéressant, mais ce n’est pas le cas. Le registre du triangle amoureux a été trop exploité. Il faudrait apporter un peu d'originalité.
Le comble serait de décerner à cette série un prix. En ce qui me concerne, cela serait celui de la médiocrité. L'humour sentimental a connu mieux.