É
cumant les parties de jeux vidéo en ligne, [ ] est devenue une vraie légende urbaine dans le milieu des gamers. Les rumeurs autour de ce pseudo énigmatique vont bon train et beaucoup sont époustouflés par son talent, tandis que d’autres émettent des soupçons sur son identité ou ses méthodes. En fait, derrière cet avatar se trouvent Sora, 18 ans, un hikkikomori en puissance, et Shiro, 11 ans, une gamine qui sèche les cours pour s’adonner à sa passion. Mais même leurs victoires finissent par les lasser, jusqu’à ce qu’ils soient défiés par un inconnu. L’ayant battu, celui qui se présente comme « Dieu » propose au duo d’être transporté dans un monde où tout dépendrait de leurs capacités de joueurs. L’offre acceptée, le frère et la sœur sont propulsés au royaume d’Elchea où les attendent de nombreuses aventures.
Les amateurs d’anime connaissent l’univers de No Game no Life, saga romanesque de Yuu Kamiya, depuis qu’elle a été adaptée et diffusée en série télévisée sous ce format. Ce public-là sera donc naturellement ravi de bénéficier de la publication par les éditions Ototo de la version manga (en quatre volumes) signée par l’artiste brésilien et dessinée à quatre mains avec sa compagne Mashiro Hiiragi. Les autres vont découvrir une histoire baignant dans le fantastique et riche en rebondissements. En effet, après l’introduction incontournable de la paire de héros, les affaires sérieuses commencent et sont menées tambour battant. Il n’y a guère de pause dans ce premier tome qui multiplie les informations, tout en faisant la part belle à l’action. Au fil des pages, le monde où Sora et Shiro ont atterri se révèle plus complexe qu’ils ne le croyaient de prime abord et leur apprentissage s’effectue sur le tas, tout en misant et s’amusant. Car l’un des principes de base, c’est bel et bien le jeu, sous toutes ses formes. Paris et matchs se glissent donc çà et là et ont un impact direct tant sur l’évolution des événements que sur les relations qui émergent.
Tenant ainsi en haleine, la lecture s’avérerait fort distrayante, si ce n’était la propension des auteurs à servir de grandes rasades de situations embarrassantes. Passent les petites culottes à gogo et les fortes poitrines prêtes à faire sauter les boutons de petits hauts trop serrés… Mais la séance de pelotage filmée par la cadette ou celle des ablutions de Shiro en compagnie de l’accorte Steph et en présence du grand frère ont quelque chose de carrément dérangeant, bien que le ton se veuille badin. Leur seul mérite est de mettre en évidence la manière dont les joueurs peuvent distordre les commandements édictés par « Dieu ». Par ailleurs, hormis la flopée de rondeurs féminines bien ciblées et de parties d’anatomie rougissantes ou suintantes, le dessin s’avère tout de même plaisant, dynamique et expressif. C'est toujours cela de pris.
Derrière son pitch pourtant prometteur, cette entrée en matière de No game no life aurait pu être réussie, sans cette déferlante sexy qui en fait beaucoup trop.