C
ouloirs – virtuels forcément – de la rédaction de bdgest.com :
-« Eh les Critixmen, j’ai lu le dernier Nic Omouk, il est formidable. Faut vraiment en parler, une Chronic'Oumouk quoi. »
-« Non, on n’en parle pas »
-« Ouais mais après une poilade comme celle-là, ça me démange »
-« Tu oublies l’auteur, nos engagements réciproques, le devoir de réserve tout ça »
-« Ah celui-dont-on-ne-prononce-plus-le-nom-sur-bdgest.com… »
-« Oui c’est ça »
-« Donc pas moyen de dire que la 1ère et la dernière planches sont magnifiques de dérision et de sens du pastiche ? Que le titre et le traitement des sujets de cette pépite comique, qui butine sans aller jusqu’à récolter un miel aux fragrances pamphlétaires, ont une saveur exquise ?»
-« Non, t'es ni sociologue, ni humoriste, ni chroniqueur politique, ni journaliste satirique, t'es qu'un lecteur »
-« Pas un mot non plus sur ce petit personnage impayable tellement droit dans les bottes, euh les baskets de ses convictions qu’il est à pisser de rire ? »
-« Non. Ne serait-ce que parce qu’ici on ne pisse pas de rire, on sait se tenir »
-« Rien sur cette bonne odeur de terroir, déjà humée précédemment, et qu’on aime tant qu’à aucun moment on n’utiliserait le terme de redite pour parler de l’immersion du jeune banlieusard dans la campagne profonde ? »
-« Non. En plus, ce serait trop facile, tout le monde va le faire »
-« Nada sur l’impression de retrouver la veine des premières interventions de l’auteur dans Fluide Glacial, surtout dans ces huit dernières planches totalement débridées et hautement jubilatoires ? »
-« Non. Pareil. Tu donnerais l’impression qu’avec ce titre il ne va pas de l’avant »
-« Saluer ces trognes incroyables dont on ne se lasse pas ? Rien non plus sur la fluidité, le découpage ?»
-« Non t’es pas dessinateur, tu vas confondre un terme avec un autre, de quoi en prendre plein la gueule »
-« Nichts à propos des couleurs d’une vivacité éclatante et qui boostent la dernière partie ? »
-« Non t’es pas coloriste, tu risques de passer pour un nouveau genre de daltonien. »
-« Donc rien ? »
-« Rien. L’omerta. »
-« Omerta, omerta... plutôt "ta mère oh !" comme il dit le djeun... »
Les avis
minot
Le 18/03/2013 à 11:49:51
Un chouilla moins bon que le tome 1 mais ça reste quand même très drôle. NIC OUMOUK est forcé de quitter sa banlieue pour aller effectuer des travaux d'intérêt généraux à la campagne. S'en suit toute une série d'évènements farfelus et très comiques pour notre (anti-)héros. Larcenet tourne en dérision avec brio quelques thèmes comme les rivalités citadins / paysans ou les dérives de l'industrie agro-alimentaire; de quoi être sûrs de se payer encore quelques bonnes tranches de rigolade !
Guyomar
Le 16/11/2007 à 11:12:07
Ou Nic Omouk chez les bouseux ! Forcément ca créé des situations cocasses...Mais bizarrement c'est presque la première partie de la BD, qui se passe dans la cité de Nic, qui m'a le plus fait rire.
Tout les monde en prend pour son grade dans ce deuxième tome, les journaleux, l'industrie agroalimentaire et son fameux kebab bio...
Dasn l'ensemble je crois que je préfère le premier tome, mais ca reste très bon, divertissant et en oubliant d'être con pou ne rien gacher. Allez, la suite Msieur Larcenet.
zanzibar
Le 25/04/2007 à 13:04:43
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La France a peur de Nic Oumouk
T2
Patrice & Manu Larcenet
Dès le 1 er tome, on s’est rendu compte que Larcenet sortait des crises de rébellions de bas étage si usitées dans nos ouvrages, genre : « la société est toute pourrie, et/ou Tous pourris ». Mais mieux par un défrichage interessant l’auteur arrivait à en extraire une ironie astucieuse. Si Larcenet continuait dans cette meme veine, la lecture de ce second opus s’annoncerait sous les meilleures hospices.
Ce qui frappe d’emblée ( là, encore !), c’est le discours sécuritaire qui pousse à la réaction des acquis sociaux, c’est-à-dire les flics qui remettent la vie sous cloche de verre, et dans une succession de présent inconsistant. Par un concours de circonstances malheureux notre jeune héros se retrouvera armé jusqu’au dent face à un détachement de C.R.S. C’est devant le discours sans échappatoire ( parcours fléché !) morbide que Nic aura à prendre une décision angoissante pour son avenir : La prison, ou le travail (forcé !) d’interet général… Un travail qui l’amènera hors de sa banlieue, en province ou pour etre plus précis dans un petit patelin du nom de Rallerolles Pamoisan. L’angoisse qu’il éprouve lorsqu’il rencontre les « extraterrestres », et leur nourriture BIO est à se tordre.
Première journée chez le maraîcher ou la différence de langage mène à une drame potager. Vu qu’un malheur n’arrive jamais seul, notre jeune héros ouvrira la cage aux lapins, sans la refermer, pour dormir. ( Et là vous allez me demander pourquoi ce casser le cul à entrer dans la cage à lapin ? Eh bien parce que notre racaille n’a rien trouver de mieux que de mettre en colère des poules rouges qui l’empêche de dormir dans son lit !). Au petit matin c’est un paysage fantastico-lapino qui accueille le vieux fermier. Fou de rage, le vieil homme le colle à une tache pénible : « les prunes » ( histoire de le prendre pour une p… !), re-drame. Cette fois-ci, l’altermondialiste exténué l’envoie hors de la ferme pour pecher. On appréciera l’insidieux discours social à ce moment là ! !C’est là que notre jeune héros rencontre la jeune et jolie Edith qui égayera sa fin de journée. Pourtant une mauvaise nouvelle vient d’apparaître dans la boite aux lettres du maraîcher que l’on appellera négligemment « le mercantilisme industriel effréné…La dernière phrase du paysan en fin de soirée tombe comme une sentence : « on s’est fait alterniqué ! ». Alors que nous sommes bien loin de la ville, la pression sociale, ses valeurs psychorigides, et normo-morale rattrapera tout ce petit monde ( chassons le social et il revient au triple galop !), que ce soit la sécurité avec l’alter, ou la vérité avec la jeune Edith ( qui contraste sèchement avec le précédent dialogue !). Au bord de la crise de nerfs Nic Oumouk par en quête d’un nouveau monde…et c’est un monde perdu qu’il découvrira. Lui-meme remplit de plantes à rayures, et de T Rex vert et orange. Les kebabs à 1 euro prenne tout leur sens lorsqu’il entend la conversation le scientifique et le mégalomane monsieur le Maire. Pris pour un membre d’un groupuscule musulman, notre héros sera sauvé par une caille géante qu’il fuira à toute jambe. Les retrouvailles avec Monsieur André auront une saveur toute particulière pour notre poltron, ce qu’il racontera par la suite aux 2 paysans sera bizarrement perçu comme vrai. Un retournement salutaire, sinon apaisant qui voit une confédération paysanne, faisant suite au manifestation des banlieusards, se soulever pour mettre à mal le système en place.
Sous les traits de l’humour Larcenet cherche-t-il à nous faire prendre conscience de quelque chose ? On remarque qu’un réel travail fut effectué sur la mise en abyme de l’image soulignant expressément un sentiment du moment. Un tome 2 plus diffus, plus imperméable, plus complexe aussi qui peut dérouter voire totalement décevoir, mais qui demande un investissement de la part de son lecteur(trice !) pour écouter ce que l’auteur a à dire, mais chacun en pensera ce qu’il voudra ou ce qu’il pourra. Tout de meme, c’est très osé comme forme de délinquance… Une brillante et spirituelle crise de nerfs ! !
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garoute
Le 13/04/2007 à 18:58:46
BD très sympa à lire, mais j'ai l'impression que ça s'essoufle un peu vers la moitié du livre..
Larcenet à déjà fait beaucoup mieux !