Résumé: « J’avais 17 ans lorsque j’ai appris à haïr cette société… » Ainsi Auguste Blanqui, à soixante-dix ans passés, débute-t-il le récit de son existence à un journaliste, Aurélien Marcadet, venu l’interroger dans sa prison en 1877, en vue d’un article. Républicain irréductible, viscéralement attaché à la liberté et adversaire tout aussi radical des bourgeois et des monarchistes, Blanqui fréquente les prisons françaises depuis des années : révolutionnaire intransigeant, il n’a cessé de prôner tout au long de sa vie l’insurrection violente, s’attirant par ses appels aux armes une longue suite de procès et d’emprisonnements. Difficile et abrupt, l’échange entre l’ombrageux Blanqui et Marcadet permet, entre souvenirs et flash-back, de parcourir rétrospectivement les grandes étapes du parcours politique et personnel de cet éternel révolté, à qui sa longue captivité a valu de se voir surnommer « l’Enfermé » par une opinion publique de plus en plus réceptive à ses idées.
Lui-même auteur engagé comme en témoignent ses précédents ouvrages chez Casterman, Maximilien Le Roy rend ici, à travers la fiction historique et avec le concours de Renart au dessin, un hommage appuyé à celui qui fut l’un des principaux inspirateurs de la Commune de Paris.
"Tout ignorant est un serf ou un instrument de la servitude. L’instrument de la délivrance n’est pas le bras, mais le cerveau ! Le plan de crétinisation universelle s’accomplit sans relâche !" Éditées chez « Casterman, » les 208 pages de « Ni dieu ni maître, l’Enfermé », se dévorent. Une passionnante biographie servie par de magnifiques dessins qui subliment l’éloquence du narrateur: Blanqui. Un protagoniste méconnu de l’histoire française, et qui mérite d’être exhumé, tout en se rappelant ces mots de Gandhi, en ce qui concerne l’action violente: « En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur. » Pour en savoir plus: http://www.mcgulfin.com/2014/04/ni-dieu-ni-maitre-et-economix-deux-bons.html