Info édition : Édition intégrale comprenant le tome 1 paru chez Pif + le tome 2 inédit.
Publié avec 2 couvertures différentes.
Résumé: Nestor et Polux n'ont qu'une idée en tête : manger. Et plus précisément le yaourt à la framboise que Dieu fait littéralement apparaître tous les matins dans leur frigo. S'ensuit donc une bataille quotidienne pour savoir qui pourra bénéficier de ce plaisir infini, et qui devra se contenter de l'horreur du yaourt au pruneau… Tous deux ignorent encore ce que leur réserve le vaste monde, peuplé de géants aussi gourmands qu'eux, de petits lutins syndicalistes et de dieux adeptes du dîner de cons. Gags à répétition, mises en abyme et coups de théâtre à chaque instant : une virée sans équivalent dans un monde de loufoquerie et de nonsense
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ramboise ou Pruneau ? La question ne se pose même pas. Le yaourt préféré de Nestor et Polux, celui pour lequel les deux amis se transforment volontiers en adversaires redoutables, est bien entendu le premier nommé. Dieu, dans son infinie bonté, place malicieusement un exemplaire de chaque laitage dans un frigo devant lequel l’impatience gronde, les ventres grouillent et la bave coule aux commissures, jusqu’à l’ouverture de la porte, instant béni, moment attendu mais aussi redouté, mettant enfin un terme à la terrible question quotidienne : « qui va devoir se taper aujourd’hui l’infâme yaourt au pruneau ? ».
A la lecture du pitch, ou, pour les plus téméraires, à la découverte des toutes premières pages, la messe semble dite : voilà une gentille série pour enfants pas très sages ou ados un peu attardés, les adultes pouvant passer leur chemin. Pourtant, à y regarder d’un peu plus près, la série imaginée par Fabrice Tarrin, lointaine descendante de Placid et Muzo, via Placide et Hutch, créée par Fred Neidhardt, est loin d’être réservée aux plus jeunes, même si les aventures de Nestor et Polux furent publiées dans Pif Gadget entre 2004 et 2008. Les nombreux degrés de lecture prouvent d’ailleurs que l’univers déjanté conçu par les auteurs est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Les Dieux, par exemple, simples formes géométriques pour les uns, sont également les acteurs idéaux du parfait dîner de cons dont le Triangle fait régulièrement les frais. Dans le même esprit, les lutins, sortes de schtroumpfs filiformes, endossent tour à tour le rôle de gentils fabriquants de jouets et celui de syndicalistes manifestant contre le rythme infernal imposé par le patronat.
Au fil de l’histoire, le lecteur se prend volontiers au jeu du « plus absurde que moi tu meurs ». D’un simple élément anodin, Tarrin et Neidhart en font un délire qui s’étire sur plusieurs pages. Certes, quelques éléments très « pipi-caca » ne sont pas toujours les bienvenus, même si les effets secondaires du pruneau sont connus de tous. Peu importe, amené par le dessin faussement naïf de O’Groj (Les Krazbek’s, La semaine des 7 Noëls…), l’album trouvera sans doute un large public.
A noter également que la présente édition laisse le choix entre deux couvertures. Histoire peut-être de donner un aperçu du choix cornélien qui obsède les deux héros à l’intérieur… Framboise ou pruneau ?