Résumé: Neptune est l’histoire d’Erika, une jeune et aventureuse élève de CM2 , de son agité de petit frère Patrick (CE2) et de leur fidèle chien Neptune (non scolarisé). Le jour où Erika et Patrick ratent le bus de l’école, ils ne se doutent pas que des événements extraordinaires vont leur arriver. Entre une interminable marche jusqu’à l’école, des QCM surprise, un gigantesque ouragan et la perte de ses devoirs, Erika doit garder toute sa tête alors qu’elle tente de protéger son frère, son chien et peut-être même le monde entier.
Aron Nels Steinke tisse une joyeuse et énergique histoire pleine de rebondissements, avec des moments de comédie, de l’aventure, de l’émotion, et même une chanson. Neptune est un livre pour enfants et adultes. Enseignant en école primaire, Steinke est assez lucide pour admettre que les élèves détestent l’école. C’est cette honnêteté et sa volonté d’explorer le point de vue de ses jeunes personnages qui donnent de la profondeur à son livre. A travers cette histoire présentée comme un conte, il montre des enfants confrontés à l’école, aux enseignants, à l’encadrement scolaire mais aussi les rapports entre élèves, et surtout leur impressionnante capacité à inventer des histoires fantastique sans éprouver le besoin de distinguer le réel de l’imaginaire.
E
rika est en CM2 et elle vient d’arriver dans une nouvelle école en cours d’année. Son instituteur l’accueille et lui demande de se présenter à la classe. La petite fille part alors dans un récit abracadabrantesque où sa folle imagination l’emmène loin, très loin de l’environnement scolaire, même si ce dernier est toujours présent. Fuyons, en route pour l’aventure ! Bien évidemment, pour cette virée dans le monde de tous les possibles et de tous les dangers, Erika n’est pas seule. Son jeune frère, qu’il convient de ne pas laisser entre les griffes des professeurs, et surtout Neptune, moitié labrador, moitié terre-neuve, joyeux compagnon canin fraîchement débarqué dans la famille, l'accompagnent.
L’auteur, Aron Nels Steinke, est instituteur. Il est donc particulièrement bien placé pour savoir ô combien la classe n’est pas un lieu prisé par tous ceux qui sont assis en face de lui au quotidien, sans parler que lui-même, sans doute, dans sa jeunesse… Il ne verse cependant pas dans une représentation caricaturale de la noble institution - il y a bien une vice-principale un peu acariâtre et un concierge mollement aux ordres -, ce n’est pas l’objet de son livre destiné avant tout aux enfants. Ce qu’il essaye de faire passer, c’est cette propension à l’évasion psychique que peuvent avoir certaines têtes blondes face à l’ennui que leur inspire ce lieu tellement en décalage par rapport à leurs aspirations. Pour ce faire, il a opté pour un trait naïf, particulièrement lisible, et constant tout du long. La colorisation de la couverture fait toutefois regretter que l’album n’ait pas été intégralement réalisé en couleur, ce qui aurait peut-être davantage correspondu aux amateurs d’école buissonnière. Enfin, s'il est probable que ces derniers prendront un certain plaisir à la lecture de cette histoire, il n'est pas évident qu'ils en saisissent toutes les subtilités.