Le 02/07/2025 à 13:14:41
Dans le premier volume de cette histoire écolo-féodale nous découvrions, fascinés, cet univers original et la poursuite sur les traces d’une héritière menaçant un coup d’Etat. Articulant parfaitement ses deux parties, Duval passe la seconde sur Les animas en déclenchant la violence alors que l’équipée de Blanche pénètre dans cette réserve naturelle hors du pouvoir féodal. Le premier tome étant plutôt centré sur le complot, nous voici envoyés en pleine forêt, à la découverte des secrets derrière le rideau de cette bio-ingéniérie mais également sur cet énigmatique pisteur qui devient le personnage principale de la série en compagnie de son chien doté de parole, les deux formant un duo très intéressant. Et c’est là qu’apparaît la principale faiblesse (graphique) de cet album. A l’inverse du récent Metropolia où le dessin comblait les lacunes du scénario, on est déçu de constater que le pourtant très bon Philippe Scoffoni se perd dans la masse végétale, abusant de formes indéfinies et de couleurs d’habillage. Le décors devait être un des enjeux de cette néo-fable et devient plutôt un handicap peinant à porter des personnages, eux très bien dessinés et designés. Plutôt élégant dans un univers urbain, l’artiste semble s’accrocher à ses personnages pour avancer dans une histoire qui se passe pour l’essentiel en milieu naturel. Même lorsqu’il s’agit de réinventer les ruines de Lyon il semble confus, loin de l’inspiration d’un Emem sur Apogée. Le contraste est criant dès lors qu’il s’agit de passer en gros plans où l’expression des personnage prend toute sa force. Heureusement le scénariste est plus inspiré et dans son bain avec cet univers à dévoiler qu’avec la mécanique polar. Très bien minuté, l’album parvient à développer l’itinéraire de tous les personnages, à commencer par l’histoire tragique du pisteur qui permet de dévoiler les dessous de la politique féodale du seigneur Cocto et de renforcer le rôle d’une héritière jusqu’ici peu existant autrement que comme appât. L’action n’est pas en reste puisque la poursuite des hommes-cochons tourne vite au vinaigre dans d’étonnantes irruptions de violence sèche qui tranchent avec une forme de langueur itinérante. Sur un format relativement serré, l’intrigue suit ainsi rigoureusement son processus de la mise en place à la résolution sans que l’on ait l’impression d’avancer à marche forcée, même si l’auteur doit abandonner en cours de route quelques idées comme ce petit-peuple mécanique que l’on aurait aimé découvrir. Prenant appuis sur un résumé du premier tome intelligemment inséré en début d’album, Fred Duval vise avant tout à dresser un tableau de l’Après, une sorte de carte postale dont l’intrigue-complot n’est que le squelette permettant à l’édifice de tenir. On pourra trouver cette ambition un peu courte et le projet limité aux quelques concepts de design de Scoffoni mais ce serait passer outre la subtilité des mille et une thématiques SF et éthiques juste esquissées et qui font tout le sel de cette série. Certes affaibli par des planches en retrait et une résolution cataclysmique pas très loin du grand-guignol, ce second tome de Neo-Forest assume ses défauts par la maîtrise générale des deux auteurs et par une planche d’épilogue choc, comme un « révoltez vous » lancé depuis le futur au peuple de notre époque. Plus politique qu’il n’en a l’air Fred Duval! lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2025/06/28/neo-forest-2/Le 11/06/2025 à 23:09:11
Les premières pages qui résument le tome 1 auraient été mieux utilisées pour approfondir la fin de l'album et tenter de faire disparaître la précipitation visant à ne pas déborder des 62 pages. Dommage, il y avait de quoi réaliser une histoire intéressante.Le 03/06/2025 à 20:08:51
Le premier tome avait su éveiller ma curiosité mais le deuxième est vraiment quelconque. Les personnages sont mornes et peu attachants. Ni l’univers low-tech, ni le background post-apo ne sont crédibles. L’histoire ne fonctionne tout simplement pas. Deux albums ne sont de toute façon pas suffisants pour créer une intrigue et des enjeux solides. Résultat : un récit sans inspiration, sans relief, sans idée, sans réel intérêt. Sitôt fini, je ne m’en souvenais déjà plus. Inutile de préciser que je ne les garderai pas dans ma bédéthèque.BDGest 2014 - Tous droits réservés