Info édition : Ce volume regroupe les tomes 1 et 2 de la série originale japonaise publiée à partir de 1988. Avec jaquette illustrée.
Résumé: Natsuko Saeki est une employée de bureau à Tokyo, mais elle ne s’épanouit pas dans son travail. Ses supérieurs ne voient en elle qu’une subalterne juste bonne à faire des photocopies et servir du café.
Mais un jour son frère tombe malade et l’opportunité s’offre à elle de rentrer auprès de sa famille pour l’aider. Or Natsuko est issue d’une famille de modestes brasseurs de saké, et tente depuis des années de brasser un saké particulièrement savoureux et unique.
Motivée par ce défi familial, Natsuko, remplaçant son frère, va se plonger corps et âme dans le travail du saké et tenter de se faire une place dans un milieu très traditionnel et dominé par les hommes.
N
atsuko Saeki ne pourra jamais faire ce job de publicitaire pour lequel elle s'était prédestinée ! Comment mentir effrontément sur la qualité d'un produit, le saké de surcroit ? Fille de brasseur, elle préfère quitter Tokyo et revenir dans son village natal. Son but : réaliser le rêve de son frère décédé récemment, c'est à dire réussir à cultiver un riz légendaire afin d'en tirer un nectar sans pareil.
Si les séries sur le vin sont assez nombreuses (la référence étant Les gouttes de Dieu), il y en a nettement moins sur le saké, pourtant un des fondements de la culture japonaise. Les éditions Vega ont choisi de sortir un titre (en six volumes) paru en 1988 au Japon. Celui-ci s’ancre parfaitement dans notre temps en abordant, outre tout ce concerne cet alcool, des thématiques toujours actuelles, telles que le sexisme dans certaines branches de travail, la compétition entre artisanat et modernité, la course aux profits, la survie des petites entreprises... Le lecteur suit une saga familiale au travers du destin plus particulier de Natsuko, jeune femme courageuse et déterminée à revenir à l'authenticité. En déroulant son quotidien, Akira Oze (Le disciple de Doraku) introduit progressivement l'histoire du célèbre spiritueux, sans alourdir la narration. Les informations sont parfois nombreuses et très techniques, mais toujours pertinentes et intéressantes. L'intrigue est rythmée par des événements - tragiques ou heureux - secouant les membres de la famille et les employés. Le résultat se révèle prenant et instructif. Akira Oze fait vivre ses acteurs, certes archétypaux, néanmoins très humains et attachants.
Il faut avouer que le graphisme sent un peu la naphtaline, aussi, gardez à l'esprit la date de parution originelle, le lecteur nostalgique retrouve le même style que Nicky Larson, Cobra ou Cat's eyes par exemple. Cadrage et découpage classiques, un decorum sobre et des personnages bien individualisés. Mis à part cet aspect eighties qui finalement n'a rien à voir avec la qualité des illustrations, la lecture reste relativement agréable.
À consommer sans modération, Natsuko no sake est à la fois une déclaration d'amour à un produit inhérent à la tradition nippone et la description d'un pays en pleine période de mutation.