Résumé: Prenez votre respiration : l’agence de plongée Bloodshift et ses professionnels triés sur le volet vous emmènent dans leurs aventures au fond de la grande bleue !« L’agence Bloodshift a été fondée en 1954 par André Napoléon Narval, un ancien plongeur de l’armée française soucieux de faire partager son savoir-faire unique et son expérience hors pair. Avec son équipe de plongeurs chevronnés dirigée par son fils Robert Narval, ils vous proposent de répondre aux missions les plus délicates, partout dans le monde. »Cinq histoires d’une dizaine de pages nous font plonger avec Bob Narval lors de ses missions en Méditerranée, dans l’Arctique, en Bretagne, dans le Pacifique…Mais en surface tout n’est pas aussi limpide que dans l’océan, et Bob se retrouve plus souvent qu’à son tour embarqué dans de sombres histoires de piraterie, de trahisons et de pièges mortels ! Heureusement, le Narval est un professionnel sur lequel on peut compter pour mener sa mission à bien.De l’aventure pure et dure, des personnages attachants et au fort tempérament, des couleurs enivrantes et un dessin au croisement entre Mignola (Hellboy) et Tillieux (Gil Jourdan)… Prêts pour l’ivresse des profondeurs ?
C
omme d’autres dans les films ou les romans des années 50 s’appelaient le gorille ou le grizzli, il est le Narval. A ceci près que c’est son patronyme et non un pseudo. Robert Narval donc : plongeur émérite (du coup « Bob » Narval, c’est mieux que Marcel Enclume), globe-trotter, aventurier, punching-ball. Futé aussi, ce qui ne l’empêche pas de tomber dans le premier piège venu. L’important étant évidemment d’en sortir…
Cette nouveauté fleure bon le vintage ! Alors que le cap semble mis pour une expédition exotique et dangereuse qui impliquera des rebondissements et un traitement sur un long format, Un coup d’épée dans l’eau en prend l’exact contre-pied pour se révéler être à la limite du prétexte pour présenter son personnage central. En tout et pour tout, ce segment, chargé de faire monter la sauce et soigner l’entrée en piste du héros, est exécuté en une dizaine de pages. Les quatre mini-récits, tous titrés et sous-titrés, qui lui succèdent n’ont pas besoin de plus d’espace pour se déployer. Digne dans la présentation et la construction des courtes histoires qu’on pouvait trouver dans Spirou, par exemple, il y a quelques décennies, signées par Maurice Tillieux et consorts. A chacun d’apprécier les qualités et les défauts de la concision. Et pourquoi pas, au besoin, de se broder quelques planches imaginaires supplémentaires, quand bien même il ne manque rien aux scènes telles qu’elles sont présentées.
A l’exact opposé d’autres titres qui recyclent scrupuleusement les caractéristiques de la ligne claire sous couvert d’en perpétuer l’esprit, Le Narval semble libre vis à vis de ces références. Tel quel, un petit clin d’œil par ci par là n’enferme pas dans un réduit qui sent la naphtaline. Subjectivité déplacée ? Voire, mais le respect ne devrait jamais empêcher une distanciation bienvenue et une touche de modernité. Ici, en plus d'une touche d'humour qui conduit notamment à malmener régulièrement Bob pour ne pas en faire une icône intouchable, le goût du jour est assuré par une approche de la violence et des dialogues plus contemporaine, ce qui n’exclut pas une dose de conscience dans le propos. Pour sa part, le dessin répond moins aux canons de l’école de Marcinelle qu’à des accents mignolesques ou brüno-esques pour un résultat clair et lumineux.
L’homme de fond, l’âme du fond plus que la forme. Un tome suivant avec un peu plus de profondeur encore, et voilà jetées les bases d’une nouvelle série qui conviendra à un large public.
La preview
Les avis
pouetepremier
Le 20/03/2015 à 18:59:47
Coup de foudre graphique et immense déception des scénarios.
Le principe histoire courte semble être de simple petit story board pour des albums entiers. Vraiment dommage l'idée un peu vintage du plongeur aventurier est carrément géniale.
mrpitoff
Le 13/04/2010 à 18:34:53
Je découvre Beuzelin pour la première fois grâce à cet album.
Le graphisme m'a vraiment attiré et je n'ai pas été déçu. Il n'est pas précisé qui a colorié cet album de toute beauté. Rigolo, la Porsche du héros qui est de mieux en mieux dessinée au fil des pages.
Beuzelin est un grand de la BD à mon sens.
En revanche, le scénario m'a laissé quelque peu sur ma (grande faim), pas compris ce découpage d'historiettes plus ou moins réussies. Je pense en particulier à la première et deuxième histoire... En fin de compte, il n'y a pas de chute.