L
’affrontement entre Naja et Max a fait de gros dégâts et c’est un adversaire très diminué que Numéro 2 vient tenter, à son tour, d’éliminer. Numéro 1 s’avérant être le seul des trois tueurs engagés par Zéro à ne pas savoir qui sont ces combattants de haut niveau qui attentent à sa vie, une première question se pose : qui tire les ficelles ? « Il » qui a déclenché les hostilités en donnant une fausse information à la jeune femme, qui semble au courant de tous les faits et gestes de cette dernière, qui paraît autant vouloir la protéger que la rendre autonome, et réveiller son émotivité ? Zéro lui-même ? Quelqu’un d’autre ? Et dans quel but ? Pour tester les capacités de chacun et chambouler la hiérarchie ? Pour renouveler les méthodes en changeant les personnes ? Pour d’autres raisons encore ?
Beaucoup moins bavard que les précédents, ce tome 3 fait la part belle à la restitution d’ambiances. Les mots disent l’essentiel, l’image livre le reste, qui vient appuyer, compléter ou se substituer à ces derniers. Le temps de relater de nombreuses scènes d’action, ou de faire place à la suggestion dans des séquences émotions. Il divulgue son lot d’informations nécessaires à la compréhension de cette histoire à tiroirs en jouant sur la chronologie des faits et en insérant des révélations toujours à même de surprendre, décuplant ainsi l’intérêt du lecteur. Le tout de façon totalement limpide et naturelle, tant la complémentarité des auteurs est criante. Le style manga très dynamique de Bengal, la capacité de ce dernier à restituer les sensations de mouvement, à varier les angles des prises de vues, à mettre en scène et à utiliser à bon escient la palette des couleurs, collent parfaitement, en appuyant parfois sur les contrastes, à la perception des effets de rythme et d’actualité qui imprègnent la narration de Jean-David Morvan.