Info édition : Contient Nailbiter (2014) #16-20. En fin de recueil, galerie de couvertures et sketbook de 10 pages.
Résumé: La Nailbiter a disparu ! Et il semble qu’un nouveau serial killer sème la terreur à Atlanta. Ce nouveau tueur pourrait-il être la clé pour élucider les mystères obscurs de Buckaroo ? Finch et Crane vont-ils devoir vendre leur âme au diable pour le découvrir ?
L
es enfants ne pourront pas y couper, c'est la tradition d'Halloween ! Frapper trois coups sur la maison du célèbre «Rongeur d'ongles» et surtout, ne pas paniquer ; il est en cavale non ? Rien n'est moins sûr... En attendant, un autre tueur en série démoniaque sévit à Atlanta et l'agent Barker, de plus en plus assaillie de pulsions meurtrières, est dépêchée sur les lieux. Elle va constater que, décidément, cette satanée cité de Buckaroo arrive à étendre sa mauvaise influence partout ! Après avoir retrouvé sa fille, Shannon Crane poursuit l'enquête de son côté et Finch veut rejoindre son ami Caroll, fraîchement sorti du coma, pour l'interroger. La vérité, aussi sordide qu'elle puisse être, va-t-elle enfin éclater ?
Avec Nailbiter, Joshua Williamson s'amuse et surtout, innove, sur le thème porteur et rebattu des serial killers. La ville de Buckaroo, personnage à part entière, exerce une emprise machiavélique et implacable sur ses habitants, distillant l'inquiétude, voire la folie, au plus profond de leur être. Sans tomber dans le granguignolesque, le scénariste fait évoluer ses personnages dans ce théâtre d'épouvante en inventant des péripéties secondaires qui font diversion, pendant que la trame de fond s'épaissit. S'ils sont récurrents depuis le premier tome, les mécanismes de narration restent diablement efficaces : ambiguïté, faux-semblants et autres chausse-trappes font tourner en bourrique. La tension s'offre quelques respirations sans pour autant nuire à l'histoire. Des acteurs reviennent sur le devant de la scène, certains prenant de l'ampleur en suscitant de la sympathie tandis que d'autres amorcent un méchant pétage de plombs.
Graphiquement, le style de Mike Henderson évolue en privilégiant la spontanéité pour un rendu plus brut. Le sens de la composition affûté permet des effets très réussis, particulièrement pour les visuels «choc». En coloriste confirmé, Adam Guzowski sait choisir ses couleurs pour rendre, comme il se doit, les atmosphères oppressantes et saisissantes, les fans en redemandant en gore et en gore.
Si l'originalité des débuts s'est estompée, Nailbiter continue de titiller et de nourrir le penchant «thrillhorrificovore» des Hannibal lecteurs.
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