Info édition : Contient Nailbiter (2014) #11-15. En fin de recueil bonus de 5 pages.
Résumé: Buckaroo, Oregon. Alors qu’il enquête sur la disparition de son meilleur ami, l’agent Nicolas Finch de la NSA fait équipe avec le diable en personne : Edward Nailbiter, tueur psychopathe réputé pour dévorer les ongles de ses victimes. Ensemble, ils découvrent que cette affaire a sans doute un lien avec le fait que cette petite bourgade paumée des États-Unis a vu naître 16 des pires serial killer de l’Histoire. La clé de cette morbide énigme se cache-t-elle dans l'esprit malade de Nailbiter ?
C
ette fois, Warren ne va pas s'échapper grâce à une pirouette. Tueur en série ou pas, acquitté ou non, Finch compte bien lui montrer qu'il n'est pas le seul à avoir des dons pour la torture et par la même obtenir enfin des réponses. De son côté, Barker, l'agent du FBI, a retrouvé « l'apiculteur », enfin, elle a reçu un peu d'aide...
Après un deuxième opus moins nerveux, Josh Williamson a décidé de faire progresser sa trame centrale. Entre le shérif Crane, Finch et Warren d'un côté et l'agent Barker de l'autre, il avance ses pions en maintenant la pression sur le lecteur. Ce dernier ne sait jamais qui peut basculer du mauvais côté de la barrière et cela joue à merveille sur l'immersion. Les « gentils » présentent de vraies failles tandis que certains « méchants » semblent pouvoir revenir vers la lumière à tout moment. Il faut dire que le scénariste de Birthright a créé un cadre des plus flippants avec Buckadoo. Personnage à part entière de son récit, ce bled agit vraisemblablement de manière assez malsaine sur ceux qui y vivent. Ainsi lorsque, sous l'impulsion du révérend Fairgold, certains habitants décident de prendre les choses en main, il devient clair que les plus dérangés ne sont pas forcément sous les barreaux. Heureusement, pour démêler le vrai du faux, certaines pistes sont refermées tandis que de belles révélations entretiennent le suspens. Et qu'importe si tant d'hémoglobine tombe dans l'invraisemblable, l'ensemble est suffisamment bien narré et la tension forte pour rendre l'attente longue !
De son côté, Mike Henderson se lâche. Sans varier dans son trait, toujours efficace, il place ses efforts dans la mise en page avec bonheur. Certains passages inspirent le dessinateur qui n'hésite pas à innover dans son découpage. Ce travail est d'ailleurs le fruit d'une concertation des deux créateurs comme l'expliquent les pages de bonus en fin d'album. Pour les couleurs, Adam Guzowski continue d'imprimer une ambiance lourde et oppressante qui, même si elle reste sombre, ne nuit pas à la lisibilité. Les auteurs ont trouvé la patte graphique de leur série et s'y tiennent avec talent.
À mi-parcours, L'odeur du sang dissipe les éventuels doutes et confirme ainsi que Nailbiter est un thriller angoissant à souhait, sanglant, rondement mené et dont il tarde de découvrir les prochains épisodes.
Lire la chronique du tome 1
Lire la chronique du tome 2