Info édition : pas de DL mais un AI juin 2016. Contient Nailbiter (2014) #1-5. En fin de recueil, galerie de couvertures de 18 pages.
Résumé: Buckaroo, Oregon, a donné naissance à 16 des plus dangereux serial killers des États-Unis. Cette ville nourrit l’obsession de Caroll, profiler au FBI, depuis que le dernier « boucher de Buckaroo », Edward « Nailbiter » Warren, a été acquitté au tribunal et lui a filé entre les doigts. Comment une si petite ville a pu voir émerger tant de meurtriers ? Finch, agent à la NSA, doit rejoindre Caroll pour élucider cette énigme sur place. Mais quand il arrive, son ami a disparu. Et le seul qui peut l’aider à le retrouver n’est autre que le diable en personne : Warren.
N
icholas Finch est au plus mal. Dans sa chambre minable au fin fond du Texas, suspendu et une enquête sur le dos, rien me semble pouvoir l'aider. Aussi, lorsque l'agent spécial Eliot Carroll l'appelle pour lui demander conseil sur sa théorie, il ne se fait pas prier. Depuis plusieurs mois, son vieil ami est obsédé par Buckaroo et ses habitants. Cette petite bourgade de l'Oregon est le lieu de naissance des bouchers, seize tueurs en série ! Carroll semble enfin avoir résolu le mystère mais Finch arrivera-t-il à temps pour l'aider et confirmer ses soupçons ?
S'appuyant sur un trait vif à l'encrage léger, Mike Henderson livre une prestation de bonne facture. Sans réelle fioriture, ses compositions sont maîtrisées : des angles, des cadres et un découpage efficaces qui offrent une lisibilité sans faille. Le manque de dynamisme de certaines séquences est compensé par une colorisation très intéressante. Le travail d'Adam Guzowski sert parfaitement la mise en page pour délivrer de belles ambiances. Glauque, pesante, mystérieuse ou envoûtante, l'atmosphère qui se dégage de chaque planche n'est pas sans rappeler celle du mythique Twin Peaks.
Au scénario, Joshua Williamson surprend encore. À 35 ans, l'auteur de Ghosted ferait presque office de vieux briscard. Dans la lignée du très bon Birthright, il signe une nouvelle création étonnante autant qu'addictive entre thriller et horreur. Si sa trame - des tueurs en série issus d'un même patelin - pourrait rappeler un épisode d'Esprits Criminels, la touche fantastique renvoie par moment à X-Files. Évitant l'avalanche sanguinolente gratuite, il construit un récit linéaire où les personnages secondaires offrent autant de rebondissements que de fausses pistes et la ville, épicentre des meurtriers, un cadre angoissant propice à toutes sortes de déviances. Jouant sur le rythme des révélations comme sur l'ambiance dérangeante de son histoire, digne des meilleurs slashers, il réussit à accrocher pleinement le lecteur.
Premier opus d'une série qui en comptera cinq, Le sang va couler est une bonne surprise. Rondement menée, l'intrigue brouille les cartes en mélangeant les genres avec suffisamment de brio pour prendre rendez-vous mi-septembre pour la suite, Les liens du sang.
La preview
Les avis
Erik67
Le 30/08/2020 à 15:31:21
Les comics, c’est comme les mangas : il y en a des bons et des mauvais. En l’espèce, nous avons un titre qui semble sortir du lot avec toutes mes faveurs. Ce n’était pourtant pas aussi évident au vu du synopsis.
Nous avons une petite bourgade perdue des Etats-Unis qui a la particularité d‘avoir vu naître pas moins de 16 serial-killers à travers les siècles. Il y a comme une espèce de malédiction si bien que chaque habitant peut avoir une parenté avec l’homme qui a tué telle victime parce qu’elle se rongeait les ongles. Le titre nailbiter ne trompera pas sur la marchandise (nail veut dire ongle en anglais pour ceux qui n’auraient toujours pas compris). Il est clair qu'après cette lecture, l'envie de se ronger les ongles va vous passer.
Pour le reste, on aura droit au duo de choc entre la shérif qui s’est un peu laissé aller durant sa jeunesse avec de mauvaises fréquentations et le flic accusé de meurtre. Rien que cela. Evidemment, on ne va pas s’ennuyer au gré de cette enquête qui va se révéler assez passionnante car des rebondissements sont à prévoir.
C’est assez bien agencé et le dessin n’est pas vilain. Pour le reste, il fallait y penser à ce village au tourisme un peu macabre. C’est cela où les faux miracles ! Bref, c'est à s'en mordre les doigts !