Résumé: N'allez jamais à Ackerman's Field...<br />Le maître de l'épouvante contamine les comics ! On ne sait pas vraiment quand ni comment tout a commencé Toujours est-il qu'un jour, par hasard, N. se baladait autour d'Ackerman's Field, un endroit désert dans le Maine. Par hasard toujours, il finit par tomber sur le monument mégalithique qui y trône. Et qui rassemble 7 pierres dressées. Mais à travers l'objectif de son appareil photo, N. croit en compter 8... N. compte, recompte, et la panique commence à s'emparer de lui. C'est pourtant bien ça : tantôt 7, tantôt 8. Un abîme d'angoisse s'ouvre devant lui : sa santé mentale vacillerait-elle au point que ses perceptions de la réalité ne soient plus justes ? Ou peut-être en cet endroit précis le voile séparant la réalité rassurante d'un univers parallèle, un cosmos terrible et inconnu, serait-il plus mince, prêt à se déchirer ? N. n'est plus capable de vivre normalement. En proie à la plus indicible des terreurs, il sent qu'il est responsable du maintien de la réalité telle qu'on la connaît. Envahi de TOC (troubles obsessionnels compulsifs), il décide d'aller consulter un psychiatre. La contamination peut commencer Marc Guggenheim et Alex Maleev adaptent une nouvelle de Stephen King à mi-chemin entre Le Horla, Lovecraft et les récits de virus et de contamination. Jouant sur les différentes interprétations possible d'un même phénomène, laissant toujours planer le doute sur la réalité des évènements qui se déroulent, ils distillent une angoisse rampante, étouffante, et de plus en plus envahissante jusqu'à perturber le lecteur avec ces terrifiantes interrogations : peut-on attraper des névroses comme on attrape un rhume ? Et y a-t-il une autre dimension derrière la réalité telle que nous la percevons au quotidien ?
N. a commis l’erreur de s’y rendre alors qu’il se promenait dans la campagne du Maine à la recherche de paysages à photographier pour son calendrier annuel. Depuis, il souffre d’insomnie et de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) graves. Tout a commencé lorsqu’il a pénétré un cercle de mégalithes dont il ne pouvait saisir le nombre : sept à l’œil nu, mais huit à travers son objectif. Depuis, il compte et recompte tout, frénétiquement, obsessionnellement, revenant régulièrement visiter les lieux afin de s’assurer qu’il n’est pas fou. Dorénavant incapable de vivre normalement, il décide de consulter le psychanalyste John Bonsaint pour se libérer de cette paranoïa. La contamination peut commencer…
Stephen King, le maître de l’épouvante et du frisson en littérature, n’en est pas à sa première incursion dans le monde des comics. Après plusieurs adaptations, telles que La tour sombre ou Le fléau, c’est la transposition d’une de ses nouvelles, présente dans le recueil Juste après le crépuscule, qui est au programme des éditions Glénat et Albin Michel (co-éditeur et détenteur des droits du recueil). Ce sont Marc Guggenheim et Alex Maleev, deux artistes de renom, qui se retrouvent aux manettes de ce projet, déjà gratuitement disponible sur le net sous forme de "mobisodes" animés téléchargeables.
Très respectueux du texte original, Guggenheim utilise de nombreuses lettres et multiplie les longs passages en voix-off pour faire progresser cette histoire de malédiction. Passant d’un personnage à l’autre et saupoudrant le tout de quelques dialogues savamment dosés, il parvient néanmoins à se libérer de ce schéma narratif assez indigeste, tout en suspendant progressivement le lecteur à l’écriture du maître. Si cet album, qui raconte l’histoire d’une force surnaturelle cherchant à s’échapper d’un endroit hanté afin de conquérir le monde, ne sort pas forcément des sentiers battus du genre, il parvient néanmoins à installer une ambiance horrifique envoûtante, particulièrement accrocheuse au fil des pages.
Visuellement, le dessin photo-réaliste d'Alex Maleev contribue à installer une atmosphère angoissante qui distille admirablement la folie contagieuse des différents protagonistes, sans jamais perdre ce sentiment de réalité qui contribue à rendre la peur tangible.
Si les non-amateurs du genre passeront sans doute leur chemin, les autres sont probablement déjà en train de compter les colonnes de pierre d’Ackerman's Field sur Google Earth.
Les avis
Erik67
Le 09/11/2020 à 11:03:52
L'oeuvre de Stephen King est à nouveau adapté ce qui n'est pas la première fois. La couverture est très belle pour souligner l'effroi de ces pierres alignés comme des dolmens. Le récit fut très prenant avec une mise en scène très bien réalisée.
Cependant, j'avoue être resté un peu sur ma faim. Au final, on se rend compte qu'il n'y a que du vent. Nous savons tous qu'il existe des endroits un peu maléfiques en ce monde. Ces endroits sont propices à des événements pas très heureux. Bref, le thème sera celui des lieux maléfiques qui peuvent exercer une certaine fascination morbide.
leonidas49
Le 02/03/2013 à 00:08:36
Ce comics se lit d'une traite, en effet on ne peut pas décrocher jusqu'à la fin de l'histoire. Même si je m'attendais a une autre fin (avec une résolution de l'énigme), j'ai néanmoins apprécié ce livre par l'ambiance qu'il dégage. Les dessins sont correct mais tout de même un peu surchargé par moment. Bref un petit conseil ne pas lire ce comics sous peine de souffrir vous aussi de TOC et de recompter inlassablement ces satanés pierres...