Résumé: Myrkos, élève à la Scola Impériale des Arts, fait une trouvaille qui va bouleverser les codes : la perspective ! Mais cette révélation ne plaît pas à tout le monde, notamment à certains prêtres dont Cartanx, le plus machiavélique, tenant de l'art sacré et officiel.
Traqué puis capturé, Myrkos est promis au châtiment des blasphémateurs, à titre d'exemple. Peut-on défier les Dieux en toute impunité ? Myrkos réussira pourtant à déjouer le sort tragique qu'on lui promet, bénéficiant d'alliés comme le prêtre Thalmis qui s'oppose à la haine aveugle que voue Cartanx à Myrkos. Se croyant
Trahi par son ami Dhellou, Myrkos découvre également en la personne de Taelia - amoureuse de celui-ci - une alliée précieuse...
Pour Myrkos, plus que jamais l'art est son arme, une arme que redoute le pouvoir de la cité d'Anétha incarné par ses prêtres !
L
ibéré in extremis des geôles de la Scola grâce à l’intervention de sa chouette, Myrkos retombe aussitôt entre les griffes de Pyrtax, le bandit qui veut utiliser son talent pour s’enrichir. Il séduit ainsi des notables qui lui commandent des œuvres malgré l’interdit religieux, tandis que les maîtres de la Scola se lancent à sa poursuite.
Un premier tome pour présenter l’histoire et les personnages, un deuxième pour la dimension dramatique, et un troisième pour… pas grand-chose ! Indéniablement Khraën et Miguel ont créé une série intéressante et exploitent bien le concept de « l’antic-fantasy », mais ce troisième épisode marque un coup d’arrêt dans la progression de l’intrigue, et déçoit par rapport aux promesses entrevues précédemment.
Le scénario fait du surplace, et même si quelques personnages secondaires en profitent pour prendre de l’épaisseur, on se demande si la série n’est pas en train de basculer du principe de l’histoire complète à celui du héros récurrent. La construction narrative de cet épisode est ainsi quasiment la même que pour le précédent : fugitif sous la menace de la Scola pendant la majeure partie de l’histoire, son destin prend une tournure complètement différente dans les deux dernières pages et l’album se termine sur un cliffhanger. Simple, classique et finalement assez agréable mais on a le sentiment que le héros commence à perdre de vue ses objectifs. La passionnante réflexion sur la liberté d’expression et sur l’art, au centre des premiers tomes, est ainsi moins étoffée ici.
L’ensemble reste de belle facture : finalement assez peu « fantasy », cet univers imaginaire n’est pas dénué d’une certaine crédibilité. Le travail sur les décors y contribue : toujours hésitant sur les visages et certaines postures, le jeune dessinateur brésilien prend en revanche de l’assurance sur les plans larges et les extérieurs, et nous gratifie de superbes planches, particulièrement lumineuses.
Sympathique, distrayante, souvent drôle, Myrkos montre donc de légers signes d’essoufflement. Faisons confiance aux auteurs pour relancer l’action dans le prochain opus.
Lire la chronique du tome 1 de Myrkos
Lire la chronique du tome 2 de Myrkos