Info édition : Avec jaquette illustrée, sens de lecture d'origine (droite vers gauche).
Résumé: Lors d'une pause bien méritée dans un café, la jeune femme est abordée par un élégant serveur du nom de Saku, qui lui confie une étonnante mission : retrouver la propriétaire d'une chaussure ornée d'un véritable diamant ! Le garçon, autant intrigué par l'affaire que par la détective, l'épaule dans son enquête. Celle-ci mène à un homme qui cache un lourd secret... Et il n'est pas le seul ! En effet, Saku appartient à l'une des plus riches familles de la capitale. Mais, pour lui, assister Mitsuko vaut toutes les expériences du monde !
A
ssise dans un café de Ginza, Mitsuko Hoshino remâche les paroles condescendantes de son dernier client, lequel prétendait qu’une femme ne devrait pas travailler et encore moins comme enquêtrice. Elle est tirée de ses pensées par un serveur enjoué, Saku. Ce dernier lui demande de retrouver la propriétaire d’un escarpin orné d’un diamant qu’il a trouvé près de la boutique. Quelle occasion parfaite pour la détective de déployer son talent !
Des enquêtes, une dose d’humour, un soupçon de romance, le charme d’un décor des années 20 et un discours teinté de féminisme : tels sont les ingrédients de My dear detective. Dans cette première œuvre publiée en francophonie, Natsumi Ito a imaginé un duo glamour formé d’une demoiselle dont l’ambition est d’être reconnue pour son talent et d’un beau gosse décontracté qui n’hésite jamais à la titiller gentiment. La toile de fond montre un Japon pris entre tradition et modernité dans lequel les dames commencent très lentement à s’émanciper et à revendiquer une place autre que celle de jolies poupées vêtues de kimonos. Cela transparaît par petites touches dans les dialogues et à travers ce qui sous-tend les deux énigmes résolues par Mitsuko et son assistant autoproclamé. En effet, si ces affaires se révèlent passablement banales et lisses – il n’y a guère de tension dramatique réelle -, elles mettent en scène des personnages secondaires qui se placent à la marge de la société patriarcale. L’évocation de leurs choix de vie permet d’aborder en douceur la problématique du genre et de la sexualité, en incluant des minorités mal vues à l’époque décrite. La mangaka invite donc à réfléchir à ces questions, toutefois le côté mièvre qui ressort du propos en diminue totalement la portée ; dommage. Restent donc l’héroïne et son chevalier servant dont la relation un peu trouble fait office de fil rouge. Globalement agréable et expressif, le dessin offre de nombreux gros plans sur des visages en proie à de vives émotions. Une certaine élégance se dégage également de certaines scènes.
Comédie flirtant entre enquête et romance, ce tome initial de My dear detective constitue un divertissement honnête. Il lui manque cependant un peu de piquant pour convaincre pleinement. À réserver aux celles et ceux qui cherchent une lecture légère.