Résumé: Un adolescent vit seul avec son père dans une ancienne zone industrielle, à l’écart de la société. Près de leur maison se tient une friche dans laquelle le père se réfugie régulièrement ; lorsque ce dernier quitte le domicile familial, il est toujours vêtu d’épais habits et sa tête est recouverte d’une cagoule. Quel terrible secret cache-t-il ?
La Mue est un drôle de récit situé dans un paysage comme on en connaît tous, reflet de choix politiques et économiques et de l’abandon à son triste sort de toute une réalité sociale. Comme d’autres artistes - David Lynch, David Cronenberg, Abel Ferrara, John Carpenter, Charles Burns, Mezzo… -, Tanguy Ferrand et Léo Quiévreux établissent un lien direct entre le lieu dans lequel vivent les personnages et ces derniers, entre le décor et les corps. En étant vidée de ses travailleurs, la friche industrielle a en quelque sorte été mise à nu, voire écorchée, et il en est de même du corps du père.
La Mue est un album fort, mais il souffre de la comparaison avec les artistes cités plus haut, ce qui en atténue un peu l’impact. C’est par ailleurs un album relativement court - trente pages de récit -, ce qui n’empêche pas de le savourer, mais il nous laisse un peu sur notre faim.