«
Tu as de la chance mon garçon. Si la prophétie est exacte, tu vas bientôt tremper ton biscuit. Mais avant … Tu devras traverser la jungle hostile et braver bien des dangers pour atteindre les monts GRONICHONS. Alors à la troisième lune, tu combleras ta bien-aimée de ton jus de coco sacré ! Ainsi notre tribu survivra ! ».
Willy Ohm inscrit son récit à l’ère du Paléolitrique. Il propulse son héros au cœur d’une aventure, où les menaces abondent. Sous les auspices favorables du divin Dhoùbla-nahl, Coconut triomphera et rencontrera l’amour. Oh oui, le vingt-et-unième tome de la collection Bd-cul est presque une bande dessinée à l’eau de rose.
Cette (qué)quête est portée par un graphisme très rond, proche de celui développé par Torri Kazuyoshi pour son Docteur Toilette. Le déplacement des personnages, les traits de vitesse, les onomatopées en idéogrammes ou les cases tramées sont des artifices qui accentuent cette sensation de proximité avec l’œuvre japonaise. Dans la même veine, la perversité du grand-père n’est pas sans rappeler celle de Tortue-géniale. Les mordus de Dragon-Ball se perdront à égrainer les références, notamment au sein des tomes antérieurs au cycle du ruban-rouge.
Côté décor, la végétation est un prétexte à dessiner des attributs sexuels. Chaque rocher est auréolé de son mamelon de lichen, chaque arbre est fièrement tendu au firmament et chaque entrée de grotte est entourée de rides sinueuses. Lorsque les images ne sont pas expressives, les dialogues potaches prennent le relais pour le plus grand plaisir du lectorat.
Cet album est rafraîchissant, drôle et à réserver aux adultes. Toutefois, si à la maison vous avez des adolescents, ne placez pas Coconut trop haut dans la bibliothèque. Nos chères têtes blondes maîtrisent les codes des mangas et apprécieront davantage la double lecture. Puis, il faut bien que jeunesse se passe !