U
ne terrible créature terrorise la cité ! Plus grave encore, les autorités semblent désarmées devant ce péril venu d’ailleurs. Après avoir renvoyé l’ensemble des forces de police, le Maire a décidé d’employer une mesure de dernier recours : il convoque le Mouchequetaire pour s’occuper de l'éradication de la menace. Qui peut résister à un tel jeu de mot ? Personne. Par contre, le temps presse, car la population veut du divertissement et le festival de Zazz vient d’être annulé en raison de la situation.
Premier album échevelé entre absurde et pamphlet, Le Mouchequetaire fonce à deux cents à l’heure sans se poser trop de questions. Un dessin minimaliste qui rappelle par moments Ibn Al Rabid, une mécanique scénaristique façon Mildiou de Lewis Trondheim et une imagination sans limite, Antonin Buisson propose un histoire fleuve particulièrement pétulante. Au passage, il brocarde allègrement sa ville, Montréal, rebaptisée Mourrial pour l’occasion, et le monde médiatique du Québec. Heureusement, ces allusions, quoique très nombreuses, n’empêchent en aucune façon la compréhension de ce récit à haute énergie.
La force de l’ouvrage provient de la manière avec laquelle le dessinateur s’essaye à tous les genres de narration. Course poursuite et bagarre de super-héros pour une séquence, découpage typé manga quelques pages plus loin, un peu de romance sous les étoiles pour se reposer un instant, etc., les scènes s’enchaînent à tire-larigot alors que le diptère nargue continuellement ses poursuivants. Pas le temps de s’ennuyer une fois la touche « play » enclenchée !
Intrigue simplissime sans explications inutiles, Le Mouchequetaire est une lecture pur plaisir remplie de surprises et de coups de théâtre improbables. Une curiosité hilarante à découvrir d’un jeune auteur en devenir.