A
ccro à la caféine, la société de la mosca carbure au grain torréfié et à la fève de cacao. La production est contrôlée par Kashoo, société qui en détient le monopole et qui recrute des ouvriers, des chercheurs et des chasseurs pour récolter les précieuses matières premières sur une île truffée de dangers. Lui, il est venu pour retrouver Hina. Pour cela, il tente de se fondre dans le groupe des forçats volontaires qui vont devoir se méfier des créatures de la jungle et des coups tordus d’individus sans scrupules.
A la découverte de la nature de la « drogue », la puce vient à l’oreille, annonciatrice d’originalité. Mais il suffit de quelques pages pour se rendre compte qu’il s’agit de tout autre chose : un truc totalement foutraque qui s’amuse à délirer, à jouer au punching-ball avec les pauvres gusses qui se trouvent dans son champ de vision, à user du tape-à-l’œil et à pousser le curseur des codes typiques du manga jusque dans le rouge et la caricature. Sans vouloir dévoiler ce qui fait le sel de ce tome, le fait que la main d’œuvre soit affublée de noms de guitar-heroes de la fin du XXe siècle, qu’elle se trouve instantanément confrontée à des créatures style Boss de fin de niveau à la Gantz, mais relookées façon Leo (Aldebaran) ou qu’une baby-doll profilée fantasme asiatique n’hésite pas à – littéralement - les embrocher, doit donner un aperçu du ton ambiant. Dans cette histoire mi-survival mi-mafieuse, tout n’est pas d’une limpidité absolue. Cependant, dans la confusion ambiante, l’aspect brouillon de certaines situations ne surprend pas plus que l’absence de finesse dans la mise en place des flashbacks.
Le dessin est à l’avenant, privilégiant le dynamisme et l’exagération du trait, avec force de signes onomatopéiques et lignes de force à profusion. Peu importe la précision et le rendu, loin du Gantz cité en référence précédemment, du moment que les coups portent, que les courses soient haletantes et que les attributs d’un mec musclé ou d’une nana sexy (authentique truisme) focalisent l’attention.
Si les amateurs de finesse tourneront les talons après l’avoir feuilleté, les curieux et autres amateurs de rentre-dedans, d’action et d’un certain type d’humour distancié devraient avaler ce quart d’heure de lecture fast-food sans problème. Pour les « entre-deux », ce sera tout l’un ou tout l’autre selon l’humeur de l’instant.
Pour faire passer la pilule, il y a toujours la possibilité d’une musique de fond.
Ça f’rait :
Je suis le fils d'une société
Fondamentalement épuisée
Refile moi mon dir-la-da-da
Sinon je me shoote au Banania…
Les avis
Erik67
Le 22/12/2020 à 16:06:30
On entre assez rapidement dans l’univers de la Mosca. On suit un petit groupe débarqué sur une île isolée mais pas tout à fait déserte. Dans ce groupe, il se détache trois personnalités différentes qui vont devoir composer pour survivre dans cette nature hostile.
Il est vrai que le premier volume est principalement basé sur l’attaque d’un monstre qui va décimer une bonne partie du groupe. De toute façon, il n’y aura aucune compassion car le lecteur n’a pas eu l’occasion de faire connaissance. Oui, pas de prise de tête ! Les bons sont bons et les méchants sont méchants.
La construction de ce manga est quand même assez déroutante. On passe d’un univers à l’autre sans crier gare. Par contre, le dynamisme des scènes d’action est assuré. C’est malheureusement au détriment de l’intelligence du propos.
A noter qu’on nous balance que le café et le chocolat sont devenus une sorte de drogue pour les êtres humains sans expliquer ce qui a conduit à ce constat. Par la suite, cela sera vite occulté par des scènes plus bestiales. Cependant, la majeure partie des interrogations trouveront leurs réponses au fur et à mesure.
Nous aurons droit également à des scènes de cannibalisme qui seront présentés de manière tout à fait naturelle voire nonchalante. Or, cette idée même me révulse au plus haut point.
C’est un survival un peu bourrin qui ne me marquera pas car cela manque de consistance et de cohérence.
Levieux60
Le 05/09/2015 à 16:19:07
Titre très moyen, riche en possibilités scénaristiques avortées.
L'auteur farcit le manhwa d'idées et de personnages pour les oublier ou les éliminer sans aucune imagination.
Sur une série courte (7 tomes), il parvient à se répéter inconsciemment, les personnages ayant une fâcheuse tendance à chuter dans les gouffres et à y rester suspendus. Running gag ou paresse du scénariste ?
Le graphisme est parfois bon, souvent inégal.
Les personnages féminins ont une fâcheuse tendance à se ressembler jusqu'à la méprise.
Les scènes d'action sanglante sont brouillonnes et c'est fort dommage car paradoxalement elles paraissent avoir été pensées en langage cinématographique.
Un titre qui souffre d'un manque de travail, sans doute la conséquence d'une politique éditoriale privilégiant l'urgence de la réalisation et le refus de laisser l'auteur diriger son œuvre.
À acheter uniquement dans les solderies.