Résumé: « Entre donner les coups et les recevoir, je préférais les donner. »Dan est un sang-mêlé. Autrement dit, un noir à peau blanche. Videur dans un bar de nuit à New York, il ne vit que pour Sheila, sa femme, et l'enfant qu'il a eu avec elle. Un enfant que la société acceptera parce que sa peau est blanche, contrairement à Dan, pour qui le secret de ses origines plane tel une épée de Damoclès. Alors qu'il s'entiche subitement d'une prostituée noire et que l'irruption de son frère, Richard, menace de tout révéler, Dan voit sa vie basculer. Lui qui, non sans remords, a tant voulu être un Blanc, ne serait-il au fond de lui-même qu'un « nègre » ?À la manière de Chandler ou Hadley Chase, Boris Vian alias Vernon Sullivan donne libre cours à la violence et l'érotisme pour explorer la folie intérieure d'un homme qui ne se reconnaît plus.
Il faut bien avouer que Jean-David Morvan fait très fort en scénarisant les romans de Boris Vian / Vernon Sullivan et ce « Les morts ont tous la même peau » est du même acabit que « J’irai cracher sur vos tombes » autant dire que j’attends avec une grande impatience la parution des deux suivants « Et on tuera tous les affreux » et « Elles se rendent pas compte ».
Dan est videur dans une boîte et prend son boulot très au sérieux. Il prend un réel plaisir à tabasser les « fouteurs » de merde et les poivrots. Surtout si ils sont noirs car, bien que blanc de peau, il a du mal à supporter sa négritude de mulâtre. Aussi quand un jour son demi-frère noir Richard vient lui taper de l’argent le mettant en danger, car tous les gens qui le connaisse le croient blanc, il pète un câble. Commence alors une descente aux enfers où il va perdre beaucoup.
Seulement, on ne connait pas forcément tout de sa propre vie. Mais comment pouvait-il savoir ? C’est le policier Cooper qui va découvrir le pot aux roses. Seulement, est-il encore temps !
La vision de l’histoire par Morvan et sa façon de la mettre en musique donne un rythme fou à cette BD. Les dessins de Mauro Vargas et German Erramouspe ne sont pas forcément extraordinaire mais vont comme un gant à l’histoire imaginée par Boris Vian. Du très très bon !