L
a vie selon Adèle repose sur des principes très simples : elle est la meilleure et le monde lui doit tout. Là où le problème se complique (un peu), c'est qu'il y a les autres, les Beurks comme elle les nomme. Toujours dans ses jambes, osant même la forcer à travailler ou faire attention… Alors, vous comprenez, il ne faut pas venir se plaindre quand elle émet quelques doutes face à cette abominable adversité. Elle est déjà bien gentille de vouloir communiquer et de souligner les errances de son entourage. Elle n’est pas méchante, elle ne veut que son bien.
Succès improbable de la dernière décennie avec plus de douze millions d’exemplaires vendus, Mortelle Adèle a pris la place de Titeuf dans les cœurs des cours d’école. Insolence et provocation sur quatre cases aux graphismes colorés et punchy, Monsieur Tan et Diane Le Feyer ont trouvé la formule magique qui marche, c’est indéniable. Les chiffres ne mentent pas. Identification forte à une héroïne délurée qui ose dire les choses sans filtre ou seconde pensée, un vrai sens de la répartie et un univers ressemblant énormément à le leur, les jeunes lecteurs se sont facilement appropriés la série. Le talent et la ténacité des auteurs ont fait le reste : rythme de parution échevelé (Face de Beurk ! est le dix-neuvième tome, sans compter les produits dérivés), utilisation intelligente des thématiques actuelles (quelques masques FFP sont de la partie, sans jamais devenir un réel sujet) et un respect total des personnages dont les caractères n’ont pas changé d’un iota depuis leur création. La constance paye et, malgré le risque de la répétition, Adèle continue de tailler sa route en faisant fi des critiques.
Drôle et jouissif, parfois un peu facile ou téléphoné, Face de Beurk ! réjouira la foule des fans et étonnera ou désespérera ses rares détracteurs. De toute façon, Adèle, elle s’en fiche et vous dit prout, tas de nazebroques !