Info édition : Noté "Première édition". Accompagné d'un fac-similé de la Pravda.
Résumé: Funérailles est le 2e et dernier tome de La Mort de Staline, un vrai faux récit historique signé par deux grands noms de la nouvelle BD française : Fabien Nury et Thierry Robin.
8 mars 1953, la mort de Staline est annoncée. La nouvelle retentit dans le monde entier. Venus des confins de l'Union soviétique, des millions de civils affluent vers Moscou pour rendre un dernier hommage au «petit père des peuples». Tandis que se préparent des cérémonies exceptionnelles, une lutte sans merci fait rage au sein du Politburo. Qui succédera à Staline ? Beria, Malenkov, Khrouchtchev ? Dans ce 2e album de la série, la guerre des prétendants est ouverte...
Ce 2e opus signe la fin de La Mort de Staline, une bande dessinée réaliste et documentée qui dépeint le tableau terrifiant et absurde d'un système totalitaire en pleine folie.
L
a dépouille du camarade Iossif Vissarionovitch Djougachvili alias Joseph Staline n’est pas encore embaumée que les membres du Politburo se répartissent les postes ministériels et la gouvernance du pays. Passé maître dans l’art de la manipulation et du chantage, Lavrenti Pavlovitch Beria réussit à faire main basse sur le Kremlin et par là même sur l’Union soviétique tout entière.
Comme dans Il était une fois en France, Fabien Nury sait parfaitement utiliser l’Histoire pour raconter ses histoires. Avec La mort de Staline, il passe à l’Est pour montrer l’absurdité d’un système qui ne tient que par la corruption de dirigeants pour qui la finalité des choses n’est pas la grandeur d’une idéologie (ici le marxisme), mais plus prosaïquement leur survie (politique). Toutefois, Funérailles sait extraire de ce microcosme kafkaïen, empêtré dans la logique d’État et la… vodka, quelques instants entre parenthèses qui, l’espace d’une nuit ou d’un concert, rappelleraient presque l’Ouest. Toutefois, cet album est une fiction et l’amalgame avec des faits historiques serait facile mais parfaitement inutile.
La réussite de Fabien Nury est de savoir structurer son scénario en jouant avec l’organisation des planches et des séquences pour en dynamiser la lecture mais également de les imprégner d’émotions. Situations ubuesques, pathétisme ou fragilité des personnages, le graphisme de Thierry Robin fait merveille avec son trait fin et léger, ses encrages et ses jeux d’ombres qui accentuent le côté sinistre de dirigeants qui, tels des marionnettistes, manipulent, à dessein, une population désorientée vers un destin sans réel lendemain.
Funérailles clôture sans concession et avec un certain brio ce dytique où paranoïa et trahison feraient presque figures de banales vilénies.
La preview
Les avis
pierren25
Le 07/02/2019 à 22:09:37
Très bel album historique. Les différents personnages historiques sont très bien croqués, tandis que l'atmosphère est très bien rendue (notamment les couleurs penchant symboliquement vers le rouge ou vers le noir, mais dans les deux cas assez sombres).
johnstuart
Le 03/04/2013 à 17:51:18
Je découvre avec ce diptyque le duo Nury/Robin. Je ne suis pas à la base un fan de fictions ou de documentaires historiques en BD. Mais j'ai fait une exception parce que c'était un diptyque (donc pas une série fleuve) et parce que cette série a bonne réputation. Mes goûts ecclectiques ont fait le reste.
Très bon dessin de Robin: je suis agréablement surpris. je découvre un nouveau talent et de nouvelles possibilités d'élargir ma BDthèque. En temps normal, je n'aurais peut-être pas été client du dessinateur, mais là il sert magnifiquement le scénario. Les couleurs sombres, rouges (Ah ce rouge ! couleur du sang et du communisme soviétique !!), les effets de clairs obscurs sont magnifiques. Il faut souligner le soin de la mise en scène à la hauteur des grandes manisfestations soviétiques. Les couvertures sont superbes: la couleur du coffret détone vraiment dans les étagères: j'adore (mais le communisme attention !!)
Le scénario est vraiment très bon. On sent que Nury se laisse porter par les évènements autour de la mort de Staline. Il semble je crois qu'il a comblé un certain nombre de lacunes des documents autour de cette histoire. C'était nécessaire pour restituer une version romancée en BD, mais sans spécialement d'exagération à mon avis. Le talent du scénariste s'est focalisée sur la restitution de l'ambiance pourrie et paranoïaque régnant à cette époque, grâce au jeu des personnages, aux éléments de scénarios qui permettent de décrire leur état d'esprit ou leur personnalité: surtout celles de Staline et Béria, les personnages principaux et les artisans du système totalitaire soviétique, qui s'est "un peu détendu" par la suite. Les luttes de pouvoir apparaissent bien. Le caractère grotesque de Staline et de sa mort tranchent bien avec ce qu'ont été ses oeuvres. magnifiques !!!
pour ceux qui ont des goûts ecclectiques, jetez-vous sur cette BD de haute volée!!