Résumé: L'ascension du Mont-Blanc est aujourd'hui un défi sans grande difficulté pour un alpiniste, mais au XVIIIe siècle, c’était une autre histoire. Ce fut un jeune aristocrate de Genève, Horace Benedict de Saussure, qui défia la légende : il offrit une « récompense raisonnable » à qui saurait en découvrir la voie d'accès. Et des années après, Michel Gabriel Paccard et Jacques Balmat y parviennent enfin. La route est ouverte, notamment pour de Saussure qui attendait ce jour pour lancer une expérience scientifique sur la montagne qui alimentait ses rêves. Un album qui nous fait suivre les pas de ces aventuriers qui ont fait l'histoire, en allant là où personne n'était jamais allé.
L
’aventure de la première ascension du Mont-Blanc est une fable à la fois épique et humaine qui témoigne, à sa manière, du changement de la société. En effet, la montagne et ses plus hauts sommets sont peut-être le dernier refuge des croyances et des légendes d’autrefois. À l’aube de la Révolution française, à la fin du siècle des Lumières, ce sanctuaire inviolé va abdiquer face à l’homme.
Récit historique traditionnel, Mont-Blanc ne se démarque pas par son originalité. Vivianne Perret narre, d’une façon très classique, la chronique de la première escalade du Mont-Blanc, le 8 août 1786. Honneur au vainqueur, la scénariste s’intéresse particulièrement à Jacques Balmat, guide bourru, fasciné, voire obsédé par sa montagne. Au-delà de l’exploit « sportif », il s’agit également d’une histoire de rivalités. Côté vallée, entre les gens de Chamonix, pour déterminer qui gagnera la bourse promise au plus téméraire. Côté beaux salons, entre les « Messieurs » de la ville, pour l'honneur de voir son nom associé à une telle prouesse. La narration est malheureusement imprécise (la date de la montée victorieuse n’est même pas mentionnée) et, parfois, difficile à suivre. Hormis Balmat, les différents personnages – fictifs et historiques – ne sont guère détaillés. Heureusement, Perret est parvenu à dépeindre l’atmosphère de l’époque : la science et la raison remplacent, peu à peu, les superstitions d’un autre âge.
Loin de la précision chirurgicale de Jirô Tanigushi dans le Sommet des Dieux, Laurent Bidot (L’éternel) adopte une approche plus contrastée pour décrire les Alpes. Les cimes sont bien présentes dans le paysage, mais elles ne le dominent pas. En accord avec le scénario, il s’agit, en premier lieu, d’une histoire d’hommes. La reconstitution historique, réalisée dans un style qui rappelle celui de Warnauts & Raives, est détaillée et précise. Malgré un dessin un peu figé par moments, la lecture reste agréable. La mise en couleurs est également très bien réalisée, Bidot retranscrivant avec intensité les différentes atmosphères (la ville, les pics, les intérieurs) du récit.
Sans atteindre des sommets (!), Mont-Blanc, Le royaume de la déesse blanche retrace avec application l’ascension historique du toit de l’Europe.
Les avis
Erik67
Le 25/11/2020 à 14:06:26
C'est toujours intéressant de voir comment le Mont Blanc a été vaincu au XVIIème siècle alors que l'on célébrait la Renaissance. C'est quand même le toit de l'Europe.
J'aurais pourtant aimé que le récit reste sur le terrain de l'alpinisme à la manière de Taniguchi dans Le Sommet des dieux. Ici, on va s'encombrer d'une histoire d'or et de déesse blanche mystique qui n'apportera rien de neuf. Cela décrédibilise même l'ensemble. Le scénario ne parvient pas à nous faire gagner de la hauteur ! Un comble quand même !
Je me pose également une question. Le récit semble démarrer à Chamony pour se terminer à Chamonix. Est-ce bien le même lieu ou une erreur d'orthographe tout simplement ?
Le dessin reste de qualité avec de beaux paysages et de beaux costumes d'époque. La lecture est agréable. L'oeuvre demeure satisfaisante et à découvrir à l'occasion.
stephaaanie
Le 19/04/2013 à 22:58:59
Très Belle mise en couleur pour cette BD aux décors enneigés somptueux, et au graphisme général vraiment beau. L'histoire de ces pionniers de l'alpinisme, et de notre Mont-Blanc national qui pourrait paraître répétée une énième fois se laisse lire avec plaisir. Toutefois, l'histoire qui se déroule sur le temps d'une vie, est trop courte, et laisse un petit sentiment de frustration.