Info édition : Noté "Première édition". Format 178 x 247 mm. Avec un vernis sélectif sur la couverture et le 'e plat.
Résumé: Tout le monde sait que les monstres préfèrent Tokyo. La mégalopole japonaise est la destination numéro un des lézards géants et affamés. Les États-Unis ont essuyés eux aussi les désagréments amoureux d’un singe gigantesque et colérique. Mais ça s’arrête là ... Cette fois, cependant, les monstres ont décidé de changer de menu en allant à Santos, une petite ville paisible, proche de São Paulo au Brésil. Mais chaque lieu a son héros ... il ne pouvait en être autrement. Alors que la population se désespère, un habitant reste calme. Il s’agit du vieux Pinô, propriétaire d’un bar, pêcheur et conteur renommé. Un être banal en apparence ... et pourtant !
L
a ville est paisible, chacun vaque à ses occupations. De gigantesques créatures surgissent de la mer et, même si elles passent d'abord inaperçues, les dégâts causés dans leur sillage risquent d'être considérables. Un homme aux allures de druide a la solution.
Dans le Monstres de Gustavo Duarte, pas d'intrigue tordue ou sanglante et peu importe l'origine des grosses bestioles. Le plaisir ne se niche pas dans le réalisme ou le frisson, il est essentiellement graphique. Dans ce récit muet, à l'intrigue simple comme bonjour,tout repose sur un trait aussi élégant que précis, serti d'une bichromie sobre. Que chacun oublie les kitchissimes kaijū eiga (films de monstres japonais), même s'il est question ici de cousins de Godzilla ou de Gamera et que quelques idéogrammes sont présents ça et là. Les dinos et autres tortues surdimensionnées ont plutôt une apparence cartoonesques, malgré de redoutables dentitions et autres écailles acérées, tandis que celui qui en viendra à bout est aussi minutieux et efficace que son créateur paraît l'être.
Le savoir-faire en matière de découpage et de mouvement de l'auteur brésilien est indiscutable, et son petit livre offre une palette variée de ce qu'il est possible de faire en la matière. Sans qu'il soit question de démonstration tape-à-l’œil ou d'exercice de style froid, il passe en revue ce qu'il est possible de construire avec le langage de la bande dessinée, à bases cases - parfois poreuses pour mieux laisser passer personnages et action - : larges ou étroites, horizontales ou verticales, décrivant un plan large ou un menu détail, mais toutes bénéficiant d'une belle variété de cadrages et d'un sens aigu du burlesque.
Personne ne saura jamais si les envahissants géants viennent régulièrement grimacer et rugir en ville. Ni si le flegmatique barbu est rompu à l'exercice de domptage de menaces XXXXL. Et c'est très bien comme ça. La lecture, attentive et ludique à la fois, faite de retours en arrière gourmands, non pas pour mieux comprendre tant tout est limpide, est un moment de joie simple et épurée. Miam !