Résumé: Les yokaï sont ces êtres surnaturels qui habitent les coins d'ombre, les lieux oubliés ou les soupentes des maisons.
Ces fantômes, bienveillants ou hostiles, apparaissent à de rares occasions pour se coller au dos des gens, apporter la chance ou encore leur faire peur en lançant des haricots rouges sur le sol. Rares sont ceux qui les voient, encore plus rares sont ceux qui les connaissent.
Shigeru Mizuki n'est pas seulement celui qui a sauvé les yokaï de l'oubli lorsque le Japon, désireux de gagner sa place parmi les nations d'après-guerre, tournait le dos à ses légendes. Non, Shigeru Mizuki est tout simplement le plus grand chasseur de yokaï que le monde ait jamais connu. Il est celui qui les a débusqués jusque dans les campagnes les plus reculées, les recensant et les dessinant avec une exactitude parfois photographique. Son travail a suscité un intérêt nouveau pour ces légendes oubliées, qui s'est mué avec le temps en un véritable engouement populaire. Sans ses dessins, Totoro et les créatures magiques de Miyazaki n'aurait jamais vu le jour. De nombreuses études ont été fondées sur le travail de Mizuki et une chaire d'étude des yokaï a d'ailleurs été ouverte à l'université de Tokyo.
Ce livre recense d'incroyables dessins que Shigeru Mizuki a consacré aux yokaï et présente, en noir et blanc ou en couleur, chacun des monstres par son nom. Une préface restituera la dimension historique et culturelles des yokaï, et détaillera l'apport majeur de Shigeru Mizuki à la connaissance de ces êtres invisibles.
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Les Yokai existent. Ils fuient les lumières et la modernité des grandes villes, mais ils sont là dans les ombres…aimait à dire Shigeru Mizuki, le mangaka qui a révélé au monde cet extraordinaire bestiaire fantastique du folklore japonais.
Ce conteur hors pair a consacré une grande partie de sa carrière à faire connaitre ces créatures, allant de Kitaro le repoussant à Mon copain le Kappa, en passant par le génial NonNonba, qui l’a révélé au public francophone lors de l’édition 2007 d’Angoulême où il a décroché le prix du meilleur album. Toutefois, le réduire au statut de "yokai-ologue" serait réducteur et faux, puisque son travail cherche à explorer les univers se cachant derrière notre monde (les « ombres ») pour communiquer à ses lecteurs l’empathie et le respect qu’il éprouvait pour toutes formes de vie, tout comme leur livrer sa compréhension de l’âme humaine. Son enfance, qu’il croque en partie dans NonNonba et son expérience lors de la guerre du Pacifique (qui lui inspirera le cultissime Opération Mort) l’ont amené à avoir ce regard sur le monde, pour ne pas dire les mondes. Sa vision et son style en ont inspiré plus d’un dont Hayao Miyazaki, qui le cite dans ses influences.
Ce Mononoke, édité par Cornélius en France, n’est pas un récit, ni un autre Dictionnaire des Yokai, mais unartbook de plus de deux cents planches. Tout l’art graphique du maître est magnifié, que les planches soient en noir et blanc ou en couleur. Son trait est t rompeur : il apparait de prime abord comme étant simple, cependant en y regardant] plus près, les détails sont impressionnants. De plus, à la fin se trouve un index qui explique tout d’abord ce que sont les Yokai, puis qui donne les spécificités de ceux présents dans l’ouvrage. Cela ajoute une note finale fort appréciable, qui ravira les passionnés de culture japonaise autant que les simples curieux.
Un artbook de qualité, que tout fan de Mizuki se doit de posséder dans sa mangathèque !