Le 02/09/2020 à 01:34:22
J'ai tellement de peine en refermant cet ouvrage qui nous donne un véritable aperçu des femmes au Yémen. C'est un pays rongé par la pauvreté où la tradition fait loi. Les femmes yéménites doivent être voilées de la tête aux pieds : point barre. La première histoire concerne Sahiba qui avait le malheur de regarder le paysage par sa fenêtre sans être voilée. Elle sera abattue comme un chien par son cousin de mari auquel on l'a livrée en pâture à l'âge de 11 ans. Pour la justification, c'est l'honneur de la famille qui a été bafoué car on a vu son visage ou, comble de malheur, ses chevilles. Voilà pour l'ambiance de cette BD reportage retraçant la condition des femmes. Bien sûr, on pourra me rétorquer que j'ai des yeux d'occidental qui ne respecte pas la culture de soumission de ces femmes. Il y a certes quelques avantages à être voilé comme les économies sur le maquillage ou les vêtements. Mais bon, je n'arrive pas à accepter cette tradition qui est basée sur la réputation. C'est au-delà de mes forces. Le monde d'Aïcha est peuplé de femmes qui ont des rêves et des désirs de liberté. Certaines de ces femmes ont fait avancer un petit peu les choses tout en respectant les règles. Elles ont quand même dû payer le prix. Le dessin en noir et blanc colle à merveille pour cet ouvrage qui fait dans la simplicité. Cela a été réalisé à partir des impressions de voyage de la photo-reporter Agnès Montanari, profondément marquée par son voyage au Yémen et sa rencontre avec les femmes de ce pays traditionaliste musulman pour ne pas dire archaïque. C'est bien d'avoir donné la parole à ces femmes. On verra leur photo à la fin de cet ouvrage. J'espère qu'un jour, elles pourront être libérées et vivre dans une société plus moderne et moins obscurantiste. C'est tout ce que je leur souhaite.BDGest 2014 - Tous droits réservés