Le 23/04/2018 à 14:39:32
Aimé travaille à la brigade des mœurs appelée "La Mondaine" sous la seconde guerre mondiale. Il tombe amoureux d'Eeva, une danseuse exotique. Aimé a un lourd secret, il est le fruit de l'amour entre une femme et un curé. Le scénario de cette BD est superbe et tragique. J'ai de suite été prise au jeu de La Mondaine. J'ai suivi des histoires un peu sordides, mais surtout l'initiation de Aimée dans ce monde qui est si loin de lui et de son éducation. Cet univers, le lecteur le découvre en même temps que le personnage principal. Mais, contrairement à Aimé, nous ne nous laisserons pas happer par la noirceur de cet univers. Effectivement, Aimé ce personnage si sensible, va peu à peu sombrer doucement. Au départ très attachant, il devient très vite un peu étrange voire dérangeant. Au fur et à mesure, j'ai découvert son passé et des pans sombres de sa personnalité. Il développe une obsession pour cette danseuse exotique, faisant des folies pour elle, ruinant sa vie professionnelle et privée. Le tout est superbe. J'adore l'esthétique de cette BD. C'est fin, pleins de petits détails et de couleurs. Cela correspond à tout ce que j'aime d'un point de vue graphique: les décors, les couleurs, les personnages, je suis conquise! Pour plus de chroniques: http://aufildesplumesblog.worpdress.comLe 29/01/2018 à 12:27:49
Le nom de Zidrou est un peu partout en ce moment et ses BD jouissent de très bonnes critiques (ou mode...?). Par ailleurs je reconnais que les dessinateurs avec lesquels il travaille sont plutôt bons, notamment une sorte d'armada espagnole que Zidrou côtoie. J'avais feuilleté les albums de Jordi Lafebre et si le style proche du cartoon m'attirait moyennement, je lui reconnais une maîtrise technique vraiment intéressante. Du coup le diptyque La mondaine était dispo en bibliothèque et j'ai tenté le coup. L'album suit un nouvel inspecteur à la bridage mondaine, chargée avant la seconde guerre mondiale de gérer la prostitution, autant les prostituées que les clients. Ils font office de bureau de renseignement, de cabinet noir du gouvernement, capable de donner des informations compromettantes sur des hommes de pouvoir fréquentant les charmes des demoiselles. La série est inégale. Autant le premier volume est très bien mené, alliant exotisme du sujet et humour des situations, servi par le trait acéré (proche de la caricature, mais toujours précis) de Lafebre, autant le second volume m'a un peu perdu. En effet, l'histoire débute sur des thèmes fort intéressants: la brigade suit la vie souterraine d'une France encore sous le carcan de l’Église et d'une certaine pudibonderie que la réalité du sexe fait voler en éclat. Ces policiers voient la réalité de cette société, avec une certaine légèreté. Plein de détails mi amusants mi terrifiants (les méthodes connues de la police, le tabassage à l'annuaire ou les agents qui profitent des services des prostituées, y compris très jeunes) jalonnent l'album mais toujours avec un regard coquin des auteurs. Dans le second volume deux éléments font irruption, qui déstabilisent le récit, lui faisant prendre une tournure sombre que l'on attend pas et qui à mon sens fragilisent les thèmes proposés: la rafle du Vel d'Hiv et la folie du père d'Aimé. Le ton devient très sombre même s'il est enchâssé eu milieu de scènes burlesques. Idem pour l'histoire de la taïtienne qui paraît un peu en trop. Je pense que le scénariste a trop voulu en mettre en seulement deux volumes. Ce qui était intéressant c'était bien le début de l'album, le paris souterrain, la dérision, le regard puceau d'Aimé et finalement, ce rôle politique de la Mondaine qui ne sera finalement presque pas exploité (... et que l'on retrouvera dans Shi du même scénariste). Le ton et le style de dessins ne collent pas vraiment avec les sujets sombres traités dans le second volume. Du coup on n'est pas vraiment dedans et l'on est frustrés avec une impression de "à quoi bon?". Le sujet des relations entre la police et la collaboration aurait mérité une série entière. L'excellent "Il était une fois en France" faisait bien ce travail. L'histoire familiale du héros pouvait à la rigueur s'insérer mais pas de manière aussi centrale. C'est vraiment dommage car j'ai par ailleurs vraiment apprécié l'ambiance générale, l'humour et le dessin, mais le sentiment que les auteurs n'ont pas bien défini leur sujet gâche un peu le plaisir. La Mondaine reste cependant une bonne série qu'on peut lire avec plaisir. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/01/25/la-mondaineLe 06/12/2015 à 19:27:07
Joli trait, mais intrigue peu palpitante. Dans "La Mondaine", on suit un inspecteur de police muté à la brigade des moeurs dans le Paris des années 30. On assiste alors à la vie de tous les jours des employés du commissariat, en alternance avec la vie quotidienne de la (curieuse) famille du "héros". La narration est agréable, sans temps mort (même s'il n'y a pas vraiment d'action), mais tout ça n'est guère palpitant quand même. Bref, c'est "mignon", un peu olé-olé parfois, mais il manque quand même quelque chose pour avoir envie de découvrir la suite. Le très joli dessin de cette BD, fin et esthétique, participe grandement au plaisir de la lecture. Mais c'est presque la seule chose que je regretterai au final : ne pas le retrouver dans le tome 2 (et dernier) de cette série que je ne lirai pas.Le 27/10/2015 à 20:57:40
Belle réussite pour un sujet pas facile. Les dessins sont magnifiques. Lafebre donne vie aux personnages, nous dépeint leur façon d'être et leurs caractère et nous transmet leurs émotions. Le lien avec ses parents, la réussite, les joies et les peines sont les bases de la première partie de cette histoire. Celle-ci est faite de multiples contrastes successifs, et nous montre la vie d'un anti-héros, à la veille de la 2nde guerre mondiale dans un Paris assez glauque. Tout est bien traité sans fausse note. Très bonne lecture.Le 30/12/2014 à 13:40:32
J'ai craqué sur cette BD avec la publication d'un coffret et ex-libris. Parce que j'avais adoré Lydie lorsqu'il était sorti, je n'avais pas l'impression de faire une "mauvaise affaire" avec "La Mondaine". Bien qu'un peu moins touchant que Lydie (ce n'est que mon point de vue), le livre propose d'intéressants contrastes dans l'évolution des différents personnages : tout n'est jamais tout noir comme tout n'est jamais tout rose... A lire bien entendu !BDGest 2014 - Tous droits réservés