Résumé: Non, Manon n’a pas (encore) trouvé de prince charmant. Son rêve à elle, c’est d’avoir un copain secret. Un copain sur qui on peut compter. Un copain qui saura la protéger et prendre sa défense. Un copain rien qu’à elle...
C
es derniers temps, Manon trouve régulièrement refuge dans sa chambre, tantôt parce qu’elle est punie, mais très souvent, tout simplement pour fuir les moqueries de son frère jumeau. Mais cela ne la dérange pas trop, car dans le placard elle dissimule un copain secret sur lequel elle peut toujours compter. Même si elle est la seule capable de le voir, cet éléphant s’avère tout de même un peu encombrant et fait des bêtises de plus en plus grosses, qui ne la font plus vraiment rire…
Après Petite souris, grosse bêtise paru en 2009, Loïc Dauvillier et Alain Kokor proposent un deuxième one-shot aux éditions de la Gouttière. Cette seconde collaboration puise à nouveau dans l’imaginaire des plus petits et renvoie vers cette période où il est permis de s’émerveiller d’un rien, de croire au Père Noël et de se créer des jardins secrets pour s’évader de la réalité. À l’instar de l’excellent Herobear & the kid de Mike Kunkel, ce récit donne donc vie à un copain imaginaire, installant une certaine connivence entre le lecteur et cette fillette de huit ans qui ne semble partager son secret qu’avec lui. Si le récit ne déborde pas d’originalité, il surprend néanmoins en prenant une orientation plus fantastique vers la fin, permettant ainsi au pachyderme d’interférer dans la vie de tous les jours. Jouant sur le comique de situation tout en abordant des problèmes liés à l’enfance, tels que le mensonge ou les moqueries, l’auteur livre une histoire destinée au plus jeunes, mais qui sonne particulièrement juste. Visuellement, le dessin tout en légèreté et douceur d’Alain Kokor accompagne d’ailleurs brillamment la tendresse et la nostalgie dégagées par le scénario.
Un album touchant capable de séduire petits et grands.
Les avis
Erik67
Le 02/09/2020 à 21:23:28
Depuis un certain Alinoé dans un vieil album de Thorgal, je dois dire que les copains imaginaires me font plutôt peur. La création d'un être fictif résulte d'un manque, d'une angoisse, d'une absence de sociabilité. Bref, c'est plutôt d'ordre psychique voir psychiatrique dans les cas les plus graves.
Or, cette bd destinée pour les enfants semble indiquer que nous avons tous imaginé un copain imaginaire à un moment donné de notre vie afin de donner une impulsion et se retrouver dans le droit chemin. Il faut dire que ces êtres imaginaires peuvent être assez imposant comme un éléphant et également faire des bêtises. Je ne suis pas certain de partager cette démarche psychologique.
Pour autant, mon copain secret est bien dessiné avec des aquarelles en orangé et bien réalisées avec douceur et finesse.