Résumé: Aujourd'hui encore, ma jeunesse me hante...
L'histoire d'une femme qui a grandi dans la violence...
Message aux parents qui maltraitent leurs enfants.
Les enfants n'oublient rien.
Ni les coups, ni les abus.
Il en va de même pour les insultes et le sentiment d'être trahi sans cesse.
J'aimerais que vous gardiez une chose en tête :
Lorsque vous prendrez de l'âge, souvenez-vous que votre destin sera entre leurs mains.
J'aspirais seulement à une vie normale... Avec des parents normaux...
Au fil de ce one shot au vitriol, Piroyo ARAI revient sur sa relation avec son père abusif. Dans un style simpliste mais sans filtre, elle y évoque la brutalité omniprésente de sa jeunesse, l'ombre qu'elle a projetée sur sa vie, même après le décès de son père, mais aussi la froideur avec laquelle sa famille détournait le regard.
U
n témoignage sans concessions des violences familiales et de leurs conséquences sur le long terme.
Dans ce one-shot, Piroyo Arai revient sur sa relation avec son père. Aimable et souriant devant les autres, violent et tortionnaire pour sa famille dans l'intimité, ce père va entrainer sa famille vers le fond et la rendre totalement dysfonctionnelle.
La mangaka revient sur sa jeunesse où les coups et les tentatives d’inceste sont nombreuses et sur les conséquences que cela a eu sur sa vie de jeune adulte puis de maman. Son témoignage est glaçant à tous les niveaux que cela soit sur les séquelles psychologiques ou bien sur les relations avec les autres membres de la famille. En effet, sa mère détourne le regard tout en jalousant sa fille en secret. Ses deux frères réagissent différemment, chacun trouvant refuge dans la fuite de la maison grâce aux études.
Au Japon, l'album est édité en 2019, en France ce sont les éditions Meian qui propose ce manga autobiographique. Un genre dans lequel Piroyo Arai semble se plaire, puisque dans Kakure Bitch Yattemashita (son premier manga édité) elle raconte le quotidien d'une jeune femme frivole qui a peur de l'engagement. Cette thématique est reprise dans la seconde partie de Mon bourreau de père est enfin mort.
En plus de l'histoire, le trait de l'autrice fait mouche. Faussement simpliste avec des cases sommaires et parfois vides de décors, les planches prennent une autre tournure lors des scènes de violence en usant énormément des trames et du noir. Le passage rapide d'un style graphique à un autre illustre à merveille, malheureusement, les nombreux accès de violence du père. Cela donne un mélange prenant, angoissant et oppressant. Sensation également procurées par le découpage scénaristique. Là où de nombreuses productions artistiques mettent l'accent sur les actes de violence lorsqu'elles traitent de ce thème, l'autrice va plus loin dans la psychologie et les angoisses dans le temps. La mort de son père ne sera pas la fin immédiate de son enfer, les lecteurs la suivront dans son cheminement et son questionnement en temps que jeune maman.
L'album se termine par une lettre de remerciements qui conclut admirablement l'histoire.
Ce récit ne peut pas laisser les lecteurs indifférents, tant il est marquant. La couverture arrière porte la mention "Pour public averti" et à juste raison. Toutefois, ce récit est tellement impressionnant qu'il mériterait d'être connu davantage.