Résumé: Quand Tronchet parle à la place de bébé, c'est un monde enfoui qui émerge à nouveau. Il livre les événements majeurs, magiques ou cocasses que bébé a dû traverser de sa naissance à ses trois ans. Moi bébé lève un pan du voile pour tous les parents confrontés au mystère de leur enfant, et pour tous ceux qui ont eu la chance d'être un jour bébé...
A
vant de certainement se pencher sur d’autres sujets sociétaux pareillement cruciaux, Didier Tronchet continue de recycler en images quelques écrits de son cru. Après la Vélosophie et le Match de football du dimanche, voici Moi bébé, un précis sur les aléas du premier âge. Du doux, du charmant et aussi un peu de scatologie, parce que c’est bien connu, le caca fait les meilleures anecdotes.
Quoique la lecture se montre agréable et provoque ici et là quelques sourires de connivence, cet album tendresse marque cependant le pas par rapport aux deux autres Petits traités dessinés sus-nommés. En effet, la petite enfance est un sujet assez banal tant il a été déjà abordé, sur tous les tons et sous toutes les formes. Scènes émouvantes ou gênantes, les moments magiques (les premières découvertes, les premiers pas, etc.), tout cela est aimable et enchanteur. De plus, l’auteur est sincère, c’est une évidence. Il lui manque quand même un angle narratif percutant ou tout du moins un point d’ancrage fort. Dans le cas présent, si c’est le bambin qui s'exprime, personne n’est vraiment dupe. C’est surtout un papa ébahi devant sa progéniture toute nouvelle qui en profite principalement pour glisser ses propres impressions et son émerveillement.
Cinquante-deux pages pour autant d’incidents et de rappels sur le temps qui passe : Moi Bébé s’avère amusant (c'est bien le minimum venant d'un auteur comme Tronchet), voire touchant (un peu moins), mais surtout passablement convenu et finalement guère original.