Résumé: Mitsuko est une jeune fille mystérieuse. Elle ne traine pas avec les ados de son âge. On la voit toujours seule, à glaner, à faire les poubelles et à ramasser des objets cassés. Les vieux colportent des ragots tandis que les jeunes se moquent et pourtant, elle ne réagit jamais. Seul le petit Oscar, dont la maman vient de s'installer au village comme boulangère, semble pouvoir l'approcher.
A
u village, la boulangère, c’est Bérénice. Elle s’occupe des fournées et de son fils Oscar toute seule. Les gens ne disent rien, il faut dire que son pain est bon et qu’elle est d’ici. Par contre, pour l’autre famille monoparentale du hameau, ce n’est pas la même histoire. Mitsuko, la fille de Séraphin, n’est vraiment pas appréciée. Elle ne parle à personne et fouille les poubelles ! La mère ? Une étrangère, évidemment, et n’essayez pas de demander à son père ce qu’il en est, il ne vous dira rien. C’est un ours ce gars, depuis toujours.
Loïc Clément s’est associé à Qin Leng pour Mitsuko, son nouveau Conte des cœurs perdus. Remarquable récit mettant l’humain et l’acceptation au centre des préoccupations, cette fable est un bijou tant sur le fond que la forme. En effet, le scénariste réussit à tisser autour de ses personnages une véritable intrigue pleine de rebondissements, tout en y mêlant des enjeux sociaux et psychologiques d’importance (la monoparentalité, le deuil, le regard des autres). Pour ce faire, il a imaginé une double narration astucieuse et audacieuse : Bérénice est en charge de raconter ce qui se passe via des textes descriptifs, tandis que c’est Oscar qui fait découvrir le bourg et qui, le cas échéant, remet en place les mauvaises langues. Ce dédoublement rend la lecture prenante et se montre parfaite pour une découverte en duo parent/enfant.
Aquarelles charmantes rehaussées d’un encrage d’une finesse extrême, la mise en image de Qin Leng s’avère superbe et remplie de vie. La variété du découpage permet à la dessinatrice de se mettre en valeur, dans les scènes de dialogues, ainsi que dans de nombreuses grandes illustrations muettes. Véritablement, il y a de quoi s’arrêter sur chaque page et démarrer un petit jeu de cherche-et-trouve.
Album relativement court, mais recelant d’une richesse visuelle et thématique incroyable, Mitsuko est une réussite à tous les points de vue. Un excellent tome d’une collection jeunesse à ne pas manquer. Dès 6 ans.
La preview
Les avis
gregory tarmoul
Le 12/06/2024 à 21:05:50
C'est pas mon genre de BD d'habitude, mais j'ai apprécié la qualité du dessin et le scénario qui m'a fait plongé émotionnellement dans cette histoire.
Au Fil des Plumes
Le 01/06/2024 à 14:49:58
Mitsuko est un vrai mystère. Elle intrigue le voisinage et éveille toutes les curiosités. Oscar, lui, a su voir qui elle était.
Les contes des cœurs perdus nous offre un nouveau récit émouvant. Les émotions se mêlent aux charmes du récit et des illustrations.
La plume sensible de Loïc Clément décrit des personnages unique à la beauté envoûtante. Chaque fois que je lis un récit de ce scénario, je reprends foi en l'humanité.
Et que dire des sublimes illustrations de Qin Leng. L'esthétique est poétique. Les traits fins se mêlent à l'aquarelle conférant aux personnages une dimension onirique.
Se plonger dans la lecture d'un conte des cœurs perdus, c'est un peu être de l'autre côté du miroir, dans un univers dont on ne voudrait pas partir.