Résumé: Née en 1944 à Birmingham en Alabama, où sévissent la ségrégation raciale et les attaques du Ku Klux Klan, Angela adhère au Che-Lumumba Club en 1968 puis au Black Panther Party. La chasse aux communistes ainsi que le programme Cointelpro du FBI ne laissent pas de répit aux activistes afro-américains. Tous les groupes d'opposition sont infiltrés et surveillés. En 1970, suite à l'attaque du tribunal du comté de Marin, Angela Davis deviendra "l'ennemie public numéro un" et sera emprisonnée pour être condamnée à mort. Le "comité national uni pour la libération de Angela Davis" est alors créé. Le monde entier connaîtra son histoire et demandera sa libération.
J
acques Prévert lui a consacré un texte, les Rolling Stones (Sweet Black Angel), John Lennon et Yoko Ono (Angela) une chanson. Elle a croisé la route de Ronald Reagan, de Fidel Castro ou de Toni Morrison. Mais qui est Angela Davis et quel a été son combat ?
Pour leur quatrième collaboration, Sybille Titeux de la Croix (scénario) et Amazing Améziane (couleurs et dessins) reviennent sur une icône de la lutte pour les droits des Noirs, mais aussi contre les exclusions et les conditions de détention au pays de l'Oncle Sam. Dans la lignée de ce qu'il avait proposé avec Muhammad Ali aux éditions Le Lombard, le duo s'attache à la genèse des convocations de leur héroïne. Débutant à Birmingham, en Alabama, alors qu'elle est écolière, le récit déroule les étapes de sa vie et son parcours jusqu'à son acquittement en 1972.
En quatre chapitres (et un épilogue), la scénariste revient sur l'enfance de la jeune Davis, ses études, son goût pour la philosophie et la lecture, sa proximité avec les organisations de revendications - SNCC* et Black Panther Party en tête - et ses voyages à l'étranger. Les auteurs dépeignent également les événements, les injustices comme les rencontres, qui forgeront son engagement et jalonneront son existence, comme son poste d'enseignante à l'université de Californie à Los Angeles et bien sûr, son incarcération et son procès. Loin d'être monotone cette chronologie s'accompagne d'une mise en page inventive. Les choix du dessinateur tombent souvent juste. Que ce soit via des narratifs sous forme d'articles de June Seymour, de planches aux crayons de couleurs ou de reproductions de coupures de presse, ces choix dynamisent la lecture. Peut-être un peu dense, du fait du nombre de personnages qu'Angela croise et côtoie, et pas toujours fluide malgré un trait précis et constant, celle-ci s'avère passionnante de bout en bout.
Miss Davis se révèle un bel hommage à une femme au courage incroyable. Une biographie dessinée qui n'est ni exhaustive ni complète mais possède le mérite de mettre en avant le combat d'une vie qui marqua l'histoire de États-Unis et du monde des années 70 à aujourd'hui.
NdC : SNCC pour Student Nonviolent Coordinating Committee