Résumé: Wilder, Macy, Dot, Karma et Ed recherchent toujours le trésor dissimulé de la célèbre pirate Black Mary, et découvrent les secrets cachés de leur paisible ville. La tension est à son maximum et les effluves de la mer se manifestent… Les filles vont devoir rester soudées pour éviter les Denby et Horace Shipp (sans mentionner la mère-shérif de Wilder qui devient de plus en plus suspicieuse) et sortir de ce pétrin sans passer au supplice de la planche !
Ce deuxième tome de Misfit City est écrit par la scénariste primée Kirsten « Kiwi » Smith (Dix bonnes raisons de te larguer) et Kurt Lustgarten, et illustré par la jeune et talentueuse Naomi Franquiz (The Unbeatable Squirrel Girl, Tales from Harrow County).
Préparez-vous à encore plus de blagues pétillantes et à la découverte d’un formidable trésor dans cette passionnante conclusion de la série !
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ilder, Macy, Dot, Karma et la chienne Pip ont manipulé le totem présent sur la falaise des contrebandiers, enclenchant de ce fait un mécanisme qui a ouvert une voie à travers la roche. Todd les rejoint précipitamment et ils s’engouffrent, tous ensemble, dans le passage secret. Ils se retrouvent alors enfermés à l’intérieur d’une grotte peu éclairée. Là, le groupe découvre le vieux Capitaine Demby, en chair et en os. L’écumeur des mers n’est pas mort ! Qu’à cela ne tienne ! Le trésor de la corsaire Black Mary leur tend les bras, seulement quelques pièges à déjouer. Et il faut se presser. La bande est poursuivie par les deux héritiers du flibustier. Ces derniers doivent absolument mettre la main sur une fortune s’ils veulent se sauver de la pègre de Reno. Quant au pêcheur Horace, sa haine et sa cupidité le poussent à accompagner ce duo de petits malfrats. Dépêchez-vous les filles !
Le couple de scénaristes, Kirsten « Kiwi » Smith (La Revanche d’une blonde, Dix bonnes raisons de te larguer) et Kurt Lustgarten (Smooth Criminals) clôt les aventures de Misfit City en ajoutant une dose supplémentaire de franche camaraderie et de surprenant retournement de situation. Le caractère des personnages a parfaitement été exposé lors du tome précédent. Dans ce second opus, les écrivains n’ont pas à ménager un espace d’expression pour les héroïnes. Naturellement, les adolescentes mettent en avant leurs forces et leurs faiblesses au gré du contexte et toujours avec de la spontanéité. Chacune tire son épingle du jeu, de la plus excentrique à la plus studieuse. Les comportements sont tellement affirmés que certains dialogues se pressentent. Ce qui conforte la lecture et n’éloigne pas du plaisir d’en découvrir la suite.
Le cœur de la narration se concentre sur l’élaboration d’énigmes subtiles et transcriptibles par l’image. À cette fin, les nouvellistes continuent à distiller des références au film générationnel Les goonies de Richard Doner (1985). Les péripéties s’étalent, les rebondissements sont bienvenus et plusieurs ellipses bien senties rythment encore davantage l’équipée des midinettes de Cannon Cove. Le récit n’échappe toutefois pas à divers écueils comme l’aide providentielle, le piège redondant et, surtout, une fin abrupte qui maintient artificiellement un doute à propos de la résolution d’une des intrigues.
La structure éditoriale américaine Bomm ! Box a privilégié la régularité du trait à la rapidité de la parution. Par conséquent, Naomi Frankiz a été maintenue sur le titre tout au long des huit chapitres. Une rampe de lancement idéale en faveur d’une jeune illustratrice indépendante puisque, depuis, elle a signé avec Dark Horse la série Tales From Harrow County en compagnie de Cullen Bunn, ainsi que les épisodes 41 et 42 de la série The Unbeatable Squirrel Girl publiée par Marvel. De facto, la constance du graphisme procure une belle unité à la saga et permet de mieux s’immerger au sein de cette odyssée. La dessinatrice a peaufiné l’étude des silhouettes des protagonistes féminins de manière à identifier instantanément les cinq copines sur les planches, de dos ou de face, en plongée ou en contre-plongée. Néanmoins, son encrage épais manque, par moments, de finesse, notamment lors de la représentation des émotions. Pour ce qui relève de la colorisation, Brittany Peer assoit l’immersion dans une ville portuaire où la pluie et le brouillard sont d’anciens compagnons. Elle use de tons ternes (bleus et taupes) sans apporter le moindre effet de matière. Cela est un peu dommage.
Proposée par la maison Kinaye, la fin pétillante du diptyque Misfit City impressionne en particulier par la capacité de ses auteurs à insuffler de la vie à leur récit. Alors, prenez donc une bouffée revigorante et tonifiante faîte de trésors, de piraterie et de sincères amitiés !