A
lice, victime d'un grave accident, voit sa conscience projetée dans un univers virtuel d'heroic fantasy, réservé à de riches patients plongés dans le coma : le Miroir des Alices ! Un pays des Merveilles où tout est possible, dans lequel grâce aux nouvelles technologies, tout est mis en œuvre pour le bonheur de ses habitants. Ne supportant pas cette nouvelle vie et regrettant ses actions lors de sa vie d’humaine, Alice décide de contacter l’ordinateur central, Carol, afin de quitter ce monde virtuel,… quitte à en mourir, quitte à faire tuer ses amis Benten et Lay-ing, quitte même à détruire le Miroir des Alices.
Album compliqué s’il en est, Le Miroir des Alices est avant tout une œuvre tantôt onirique tantôt philosophique dans laquelle l’auteur présente une analyse tout en finesse de la psyché humaine. Refusant, tout comme dans Gabrielle, toute vision simpliste ou manichéenne, Kara rejette l’image classique du bonheur tel que l’on a l’habitude de se le représenter. Pour l’auteur, s'affranchir des contingences matérielles de la vie (l’immortalité, la connaissance infinie et des pouvoirs « supra-naturels ») ne représente pas une condition au bonheur : quelles que soit son pouvoir, l’homme doit et devra toujours faire face à lui-même et à ses propres démons. Souffrant du vide que ne parvient pas à remplir sa nouvelle condition, Alice refuse cette quête d’identité et opte pour une fuite en avant. Finalement, elle ne pourra trouver la sérénité que si elle accepte d’affronter ses propres angoisses et de s’ouvrir à ses amis. Pour Kara, le bonheur est peut-être là, dans l’acceptation de soi et dans l’amitié.
D’un premier abord, le lecteur aura parfois du mal à rentrer dans de telles réflexions tant l’album foisonne de longs monologues au style parfois pompeux mais qui s’intègrent bien dans l’environnement onirique de la réalité virtuelle ambiante.
Outre ces réflexions, Le Miroir des Alices est également une œuvre graphique admirable. Caractérisé, entre autre, par un recours intelligent à la 3D, le trait s’est affiné par rapport aux précédents ouvrages. Kara reste un de ces auteurs qui arrivent à fusionner, à la perfection, le style manga et le style européen. Abandonnant le caractère parfois brouillon des BD japonaises, l’auteur en retire surtout l’élégance des personnages et la nervosité des scènes d’action. D’un autre côté, il emprunte à ses collègues européens le souci du détail (surtout pour les somptueux décors) et le cadrage classique. A n’en pas douter, un trait plus qu’original.
Le Miroir des Alices est donc une histoire intérressante, parfois difficile à suivre, mais dotée d’une intrigue pleine de sensibilité et d’un graphisme à la fois impressionnant et efficace. Kara met généralement du temps pour produire ses albums (plus de trois ans pour celui-ci). Mais lorsque l’on voit le résultat, on peut difficilement lui en vouloir.
Les avis
CrOnOs97
Le 08/06/2017 à 07:14:40
CE livre ainsi que le premier tome sont tout deux des merveilles
de la littérature quand on regarde les Bd d’Europe ou même les mangas ornementale, J'ai lu ce livre deux fois avant de comprendre le sens que donner l'auteur à "manichéenne" et je regrette aujourd'hui de ne pouvoir de le lire une 3ème voir une quatrième fois.
Il est rare q'un auteur (ou ici une auteure) prenne une Bd non pas comme un objet de consommation mais comme une réflexion
philosophique qui nous entraîne en introspection à des tourbillons éloignés et paradoxal de l'action des personnages.
Pour moi ces dialogues qualifiés de "pompeux" par les peu pratiquants sont plus qu' original ; Il sont primordiales pour permettre aux lecteurs voulant tirer quelque chose d'une Bd d' y puiser sans retenue
On arrive à une profondeur de l'action qui tend vers la perfection et le réalisme
On tend vers la perfections des rapports entre les personnages
ont tend vers la perfection de l'analyse de la nature
humaine dans le domaine du but de la vie et du regard de la société sur la mort), égalité devant la mort (certain vont dans le monde virtuel grâce à l'argent tandis que d'autre s'éteigne sans atteindre cette forme de paradis)
On en arrive à pensé que l'auteure au niveau de la religion pense qu'elle est une invention de l'homme heureux
On arrive à une qualité graphique et à une conception du beau des personnages et des détails du décor époustouflant
Cette Bd devrais avoir 10/10 si on considère qu'on BD ne peut être parfaite alors 9.90 serait une note reflétant le paroxisme de la perfection de la littérature
Christophe C.
Le 19/02/2007 à 20:36:48
Très bon volume qui cloture ce diptyque avec succès. En effet l'intrigue est reste passionnante avec une réfléxion très poussée sur la façon dont l'Homme accepte ça vie, ses erreurs et les difficultés auquel il doit faire face. La série est un peu complexe à lire au niveau de la réfléxion qui y ait développée mais ça vaut le coup. L'univers d'Alice au pays des merveilles est bien utilisé et joue un rôle amusant dans l'histoire.
Ghostdog_rm
Le 21/01/2007 à 14:44:04
Ce 2e tome est aussi beau graphiquement que le 1er! C'est vraiment du grand art. On plonge vraiment dans ce monde virtuelle avec facilité. L'histoire continue donc, et Alice cherche à accéder au coeur du programme et au Miroir de la Reine, miroir qui permet aux "habitants" de ce monde, de retourner dans le monde réel. Le scénario est très bon et il y a plusieurs rebondissements. Par contre, attention : il y a de nombreux passages où il faut s'accrocher! Certains dialogues sont très philosophiques et ne sont pas toujours facile à assimiler. Mais cela est très approprié à l'histoire et fait de cette BD un incontournable!